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29 novembre 2006


Bercy veut 4 millions d'abonnés au très haut débit en 2012

Les pouvoirs publics comptent soutenir activement le développement de la fibre optique dans le pays, considéré comme un objectif stratégique. Pour ce faire, la régulation se fera à l'avenir au niveau local. "Le succès du haut débit, une politique renforcée de soutien à l'innovation et un cadre juridique équilibré sont autant d'éléments essentiels qui doivent nous préparer à l'étape suivante: le très haut débit": c'est ainsi que François Loos, le ministre délégué à l'Industrie, a lancé cette après-midi son forum du très haut débit, sorte de table ronde entre opérateurs, régulateur et collectivités locales qui doit permettre le développement de la fibre optique en France.
Car l'Hexagone est plutôt en avance sur ses voisins. Dans l'ADSL d'abord, avec plus de 11 millions d'abonnés, dont 600.000 à la télévision sur IP (Internet protocole). Dans la fibre optique ensuite, qui doit permettre aux abonnés d'accéder à Internet à des débits de 50 à 100 mégabits par seconde. Ce qui leur permettra de recevoir la télévision en haute définition et d'autres applications comme des jeux vidéo, la vidéo à la demande... Si très peu de foyers sont aujourd'hui raccordés, le groupe
Iliad a tout de même annoncé en septembre un investissement d'un milliard d'euros dans cette technologie, prenant de court ses concurrents.
France Télécom, lui, fait des tests et devrait se lancer dans peu de temps. Ce qui permet à François Loos d'afficher haut et fort son objectif: 4 millions de foyers français devront être connectés au très haut débit en 2012. Mais pour atteindre cet objectif ambitieux, car il s'agit ni plus ni moins que de remplacer peu à peu le réseau téléphonique de cuivre vieux de quarante ans par de la fibre optique, Bercy estime qu' "une action des pouvoirs publics est nécessaire pour donner une impulsion en faveur du très haut débit afin que la France puisse bénéficier au maximum des retombées industrielles et socio-économiques de cette technologie". Le gouvernement aura donc un rôle de "facilitateur" du développement de la fibre optique, sans que son intervention "se substitue aux investissements des acteurs économiques", prévient-il. A ce titre, la mesure la plus emblématique que va prendre Bercy est que la régulation ne devra plus se faire au niveau national, comme c'est le cas depuis 1996, date de l'ouverture à la concurrence des télécommunications, mais au niveau local. Le réseau en fibre étant à construire, la problématique d'aménagement du territoire sera différente à Paris - facilement connecté grâce à ses égouts haussmanniens qui ne demandent pas de casser les trottoirs - et en région où les opérateurs privés seront réticents à investir. La régulation devra donc tenir compte "de la présence ou non d'infrastructures alternatives et de l'objectif d'aménagement du territoire". Mais il s'agit aussi de réduire les coûts de déploiement des réseaux très haut débit - surtout liés au génie civil - et de "diminuer les barrières à l'entrée pour favoriser la concurrence". A la fin du 1er trimestre 2007, des offres de locations de tuyaux comportant de la fibre devront être faites par les opérateurs qui détiennent ces tuyaux. Un groupe de travail entre opérateurs devra se mettre d'accord sur la mutualisation du câblage des immeubles, les co-propriétaires étant peu susceptibles d'accepter que leurs murs soient percés plusieurs fois. Les logements neufs seront pré-câblés. Le gouvernement s'engage à "soutenir l'action des collectivités territoriales". Comme dans les Hauts-de-Seine qui viennent de recevoir les réponses à l'appel d'offre pour relier tous les foyers en fibre optique. C'est un projet dans lequel le département investira 70 millions d'euros mais, en tenant compte des investissements privés, le projet total culminera à 300 millions d'euros. Avec toutes ces propositions, le gouvernement souhaite que la France garde son avance sur ses voisins... et rattrape son retard sur le Japon et la Corée. Rappelons qu'au Japon, le nombre des abonnements ADSL baisse depuis mars dernier. Car les Japonais préfèrent désormais s'abonner au très haut débit.

Source : http://www.latribune.fr/info/Bercy-veut-4-millions-d-abonnes-au-tres-haut-debit-en-2012-~-ID71D12462F5667298C1257233004F3DC8-$Db=Tribune/Articles.nsf