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30 mai 2007

Cheikh Tidiane Mbaye, Directeur général de la Sonatel : "La qualité du réseau, c’est un réel problème"


Le très discret Directeur général de la Sonatel, Cheikh Tidiane Mbaye était aujourd’hui l’invité de l’émission « Grand jury » de la radio Rfm. Parmi les sujets qu’il a abordés le bilan financier de la Sonatel (devenue Orange), l’inévitable question de la qualité défectueuse du réseau qui vaut à l’opérateur historique de télécommunications au Sénégal une amende de 3,2 milliards infligée par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à la première société de téléphonie du Sénégal, le chiffre d’affaire et bénéfices de la Sonatel.
« La qualité du réseau, c’est un réel problème », a reconnu au cours de l’émission « Grand jury » Cheikh Tidiane Mbaye, directeur général de la Sonatel. Selon lui, la forte croissance de la Sonatel qui est passée de 48 000 clients en 1989 à plus de 3 millions en 2007, a causé un certain nombre de perturbations dans la qualité du service. Pour corriger ces défaillances, Cheikh Tidiane Mbaye, à la tête de la Sonatel depuis presque 20 ans, a annoncé que « la priorité des investissements sera pour améliorer la qualité de service ». Ainsi, à en croire M. Mbaye, à Dakar la qualité du service reviendra à la normale d’ici le mois de juin prochain et avant la fin de l’année pour les autres villes du pays. Interpellé sur les bénéfices de 146 milliards de la Sonatel en 2006, Cheikh Tidiane Mbaye fait des précisions. « Il faut comprendre que la Sonatel est une société cotée en bourse, ses résultats appartiennent à 10000 actionnaires dans le monde. Donc nous avons cette obligation légale de publier nos résultats, qui est une obligation de transparence », a-t-il fait remarquer. Ajoutant que les activités du groupe Sonatel au Sénégal représentent 50% du chiffre d’affaires de 400 milliards et 36% des bénéfices. Et c’est avec ses bénéfices que la Sonatel finance ses investissements et qui se traduisent par des tarifs bas au niveau du téléphone et de l’internet.
Interrogé sur l’amende de 3,2 milliards à verser au trésor public que vient d’infliger à la Sonatel, l’Artp, Cheikh Tidiane Mbaye répond que « ce n’est pas un refus de payer. Je considère que cette amende n’a pas de fondement légal. C’est la première fois qu’une entreprise est sanctionnée pour la défaillance de son réseau. Ce n’est pas admissible pour la Sonatel. Le droit sera dit et nous nous plierons à ce que la justice décidera ».
S’agissant de l’arrivée annoncée d’un troisième opérateur de télécommunication, le Directeur général de la Sonatel n’y voit pas d’inconvénients, mais il prône la prudence. « L’arrivée d’un troisième opérateur ne peut être que bénéfique pour les différents acteurs : les clients , les opérateurs et l’Etat. Mais ce n’est pas automatique ». Prudent, il prévient : « avant de faire venir un troisième opérateur il faut faire attention pour que cela ne profite pas qu’à une certaine clientèle des villes et des entreprises au préjudice du pays. On faut savoir qu’un grand pays comme la France qui a dix fois plus de clients que nous n’a que trois opérateurs. Il faut être extrêmement prudent et se conformer à la lettre de politique sectorielle ».
Evoquant en début d’émission le rôle de l’éthique dans la gestion de l’entreprise, le fils de Kéba Mbaye (juge réputé indépendant décédé en janvier 2007), déclare que « le sens de l’exemplarité est une valeur clef. Très ému au point de craquer en pleine émission, Cheikh Tidiane Mbaye a reconnu avoir beaucoup appris de son père qui, considère t-il, a des fils biologiques comme lui mais aussi des fils spirituels un peu partout dans le pays.