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25 octobre 2007

Retour de la concurrence dans la téléphonie mobile? Mon œil !


Une conférence sur l'emploi et le pouvoir d'achat s'est tenue mardi 23 octobre. Les ministres Christine Lagarde, Xavier Bertrand, Luc Chatel et Martin Hirsh, annoncent une série de réformes censées favoriser un retour de la concurrence entre les opérateurs mobiles.

La concurrence de retour entre les opérateurs téléphoniques ? Tel est le credo des textes de réformes présentés par le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel : la fin des numéros surtaxés pour les « hot lines », la gratuité du temps d'attente avant la mise en contact avec un opérateur, l'instauration d'un droit permanent pour les usagers de résilier leur contrat dans les dix jours après la signature et le remboursement dans un court délai des sommes payées d'avance aux opérateurs. Mais le gouvernement semble avoir reculé sur un enjeu capital : la réduction des durées d'engagement auprès de l'opérateur, souvent de deux ans minimum. Chacun peut en constater les conséquences: une fois signé le contrat d'abonnement, on redoute les complications d'un changement d'opérateurs et on devient fidèle par obligation ou crainte. Luc Chatel déclare pourtant: « Le principal levier de notre action sur le niveau des prix, c'est la concurrence : nous voulons redonner au consommateur les degrés de liberté qui lui permettront de mieux faire jouer la concurrence sur les marchés. » Cette liberté ne paraît pas encore acquise si la pression des gros lobbies téléphoniques continue à influer sur les décisions du gouvernement afin de garder « captif » le consommateur. Pour Bernard Monteil, ancien directeur de Micro Hebdo : « Les clauses abusives disparaissent peu à peu mais les opérateurs grattent tout ce qu'ils peuvent gratter. Même pour la réforme sur les hotlines, son application va dépendre des opérateurs. » Sur ce point, Luc Chatel et Christine Lagarde n'ont rien à déclarer pour le moment quant à ce recul du gouvernement. De même les opérateurs téléphoniques restent fort discrets, comme SFR qui ne souhaite pas « s'exprimer à chaud ». Les ministres veulent rendre le consommateur plus libre, mais cette liberté ressemble plus à une fidélité forcée.

Pauline Delassus