Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

27 avril 2009

Mame Less Camara sur la vente de ses actions Sonatel à France Télécom : « Nous allons vers un État sans patrimoine »


Le journaliste et professeur au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti), Mame Less Camara a affirmé ce vendredi dans l’émission Objection de Sud Fm que le Sénégal s’achemine vers un État sans patrimoine. C’est la conclusion qu’il a tirée de la décision de l’État du Sénégal de céder à France Télécom 9,78% de ses actions.


Sans vouloir « tomber dans le piège du patriotisme économique », comme lui-même s’en défend, Mame Less Camara estime tout de même que tout ceci pose un problème de souveraineté. Sur la crise scolaire et la grève répétée des enseignants, le correspondant de la radio anglaise, BBC à Dakar trouve que la floraison de syndicats n’arrange pas les choses lors des négociations avec le gouvernement.


« On va vers un État sans patrimoine et cela n’a pas commencé avec la Sonatel, cela a commencé avec le système socialiste et les libéraux l’ont amplifié ».



C’est le constat fait par Mame Less Camara face à Baye Omar Gueye de Sud Fm qui l’interpellait sur la vente par l’État du Sénégal de 9,78% de ses actions Sonatel à France Télécom qui devient de facto l’actionnaire majoritaire avec plus de 50% d’actions dans le capital de la société de télécommunication.



« En l’absence de garde-fou pour dire que l’État ne peut pas être en deçà d’un seuil de participation, poursuit le journaliste, évidemment il cherche des partenaires plus puissants, et ceci mène à la perte du patrimoine ». « L’État doit rester dans des proportions qui lui permettent de participer dans les décisions », a-t-il suggéré.


Mame Less Camara a également abordé la crise qui secoue le secteur de l’éducation. Pour lui le nœud du problème, c’est qu’on « a des syndicats trop nombreux pour négocier ». Il déplore aussi la précarité dans laquelle vivent beaucoup de catégorie d’enseignants. « Quand vous mettez quelqu’un dans la précarité, vous le mettez en retard par rapport à un certain nombre d’acquis, puis il va passer son temps à se bagarrer pour récupérer ce dont on l’a privé ».


Ce n’est malheureusement pas la toute dernière trouvaille du chef de l’État, le forum de l’enseignant annoncé lors de son discours du 3 avril, qui va régler les choses à en croire l’enseignant au Cesti. Mame Less Camara considère que "le forum de l’enseignant est désespéré comme alternative par son simplisme" et vu que le chef de l’État, lui-même avait rejeté ce genre de solutions lors d’une rencontre sur le Sida à Dakar.


Sur le plan politique, Mame Less Camara balaie d’un revers de main les justificatifs brandis par certains libéraux, au lendemain des locales du 22 mars consistant, « de façon rassurante à se dire nous n’avons pas perdu, nous avons été sanctionnés par les nôtres ». « C’est absolument faux et c’est ce que faisait le parti socialiste à l’époque », affirme le journaliste. De son point de vue, « quand les électeurs quittent un parti ou un leader, c’est dans une dynamique de rupture qu’il est difficile de rattraper ».

Source : Nettali,