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27 avril 2009

Téléphone : les cabines disparaissent


FRANCE



Victimes d'incivilités ou sous-utilisées, certaines cabines n'ont plus de raison d'être. France Telecom va encore en démonter soixante-dix d'entre elles.


Avez-vous déjà essayé de passer un coup de téléphone depuis les cabines publiques de la place Saint-Pierre, par exemple ? Pas très simple : au bout d'un fil pendouillant mollement, les combinés y ont été arrachés.

Objets de dégradations incessantes, les cabines téléphoniques toulousaines ont également une fâcheuse tendance à disparaître sous l'affichage sauvage et les tags. « Elles sont devenues de véritables verrues urbaines », commente Alexandre Marciel, l'adjoint au maire notamment chargé de la propreté de la ville.

En parallèle, les modes de communication ont changé ces dernières années : tout le monde ou presque est désormais équipé d'un téléphone mobile. L'utilité des 724 cabines téléphoniques que compte le centre-ville de Toulouse (1) devient de plus en plus discutable.

Certaines sont d'ailleurs à ce point boudées qu'elles servent moins de vingt minutes par jour. Certaines, en dehors de celles qui sont hors d'usage, ne trouvent plus un seul client. A titre de comparaison, en moyenne, une cabine toulousaine est utilisée trente-neuf minutes par jour, soit neuf minutes de plus que la moyenne nationale.

Bref, entre cette désaffection assez peu rentable pour France Telecom et l'amélioration de la propreté de la ville voulue par la mairie, la collectivité et l'opérateur se rejoignent sur la solution : la suppression d'une partie du parc de cabines.

« Il y a eu un coup d'accélérateur dans ce domaine, observe Alexandre Marciel : cinquante cabines ont été déposées lors des six derniers mois ; d'autres devraient l'être d'ici à l'été. »

France Telecom évoque le chiffre de soixante-dix cabines à supprimer, et quoi qu'il en soit « moins de 10 % du parc, par souci de maintenir le service à la population », assure Annie Algranti.

Par quoi les remplacer ? Par des appareils ouverts, sans prise à l'affichage sauvage, souhaiterait la mairie (lire par ailleurs). Pour l'heure, France Telecom ne serait pas sur cette ligne.

(1) 556 cabines simples, 90 doubles et 26 triples, chiffres fournis par France Telecom, au 31 janvier 2009.


L'affichage sauvage : une plaie à 2 M€ par an

Pour Anne Algranti, responsable régionale des relations avec les collectivités locales chez France Telecom, l'affichage sauvage sur les cabines téléphoniques toulousaines est une « véritable catastrophe » : « Malgré les campagnes de nettoyage massives, elles sont systématiquement recouvertes, en particulier par des affiches d'annonces de spectacles. Nous payons des sociétés extérieures pour nettoyer, cela coûte très cher. » À défaut de chiffre précis, le coût s'élèverait à un million et demi d'euros par an environ.

Au-delà des cabines, dont le nettoyage revient à France Telecom, l'affichage sauvage et les tags pèsent lourd sur les finances de la ville de Toulouse : « Plus de deux millions d'euros par an environ, pour environ 20 000 interventions de nettoyage annuelles, hors salaires de la quarantaine de personnes qui y travaillent », constate Alexandre Marciel. Rappelons que la loi prévoit en principe une amende de 12 € par affiche sauvage. Une loi , assez peu appliquée.

À noter que la municipalité réfléchit à une alternative à l'affichage sauvage, sous forme d'installation de panneaux libres supplémentaires.

Remplacées par des publibornes ?

Dans les villes anglaises, les légendaires cabines rouges sont peu à peu remplacées par d'autres appareils, sans habitacle. Peut-être moins photogéniques, mais beaucoup plus fonctionnelles et surtout beaucoup moins sujettes aux dégradations.

A Toulouse, Alexandre Marciel , l'adjoint au maire chargé de la propreté de la ville verrait d'un bon œil le remplacement des cabines téléphoniques indispensables par des publibornes avec habitacles minimaux, voire cabines sans habitacles du tout.

Il a soumis l'idée à France Telecom qui, pour l'heure, n'a pas décidé de s'engager dans cette voie.

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