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18 mars 2010

MAROC: Portabilité, les opérateurs ne jouent pas le jeu



Changer d'opérateur sans changer de numéro! C'est possible... mais pour y arriver, c'est la croix et la bannière.


Une nouvelle décision de l'Agence nationale de la réglementation des télécommunications (ANRT) sera prise pour réduire le délai de 15 jours. Voilà pour la déclaration d'intention émise par son directeur général, Azdine El Mountassir Billah.


Des pénalités seront intégrées dans les conventions signées entre opérateurs: si l'un d'entre eux ne respecte pas le gentleman agreement, il paiera une amende à son concurrent. Cette deuxième décision vient après celle n°10/06 du 4 octobre 2006. Le retour en force de la question de la portabilité ne doit pas être dissocié de l'adoption de la note d'orientation 2010-2013.


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La portabilité est aussi un «moyen pour stimuler la concurrence et promouvoir le développement du marché télécom», rappelle le rapport de l'ANRT.


Il fait d'ailleurs le bilan de la 1re phase ayant pris fin le 16 novembre 2008 et qui a opté pour une gestion basée sur le routage indirect.


Ceci signifie qu'avant qu'un appel aboutisse chez l'opérateur receveur, il transite par le réseau de l'opérateur ayant attribué initialement le numéro.


La commercialisation de la portabilité auprès des usagers/abonnés remonte à fin mai 2007. Ce service concerne aussi bien les numéros du mobile (25,3 millions de clients -avec ou sans abonnement-) que du fixe (3,5 millions de clients).


Dans ce dernier cas, il est impératif de rester dans la même zone géographique pour garder son numéro. Rappelons que la nouvelle numérotation (02 pour le sud et 03 pour le nord) est opérationnelle depuis mars 2009.


Jusqu'à fin 2009 la portabilité a touché 15.000 numéros dont la majorité (95%) a ciblé le GSM, selon la Direction de la concurrence et du suivi des opérateurs. Nous en étions à 7.139 il y a deux ans déjà et avec toujours domination du mobile. Pour bénéficier de ce service, il suffit de déposer une demande (...) signée auprès de l'opérateur receveur (opérateur vers qui le numéro est porté) qui remettra un accusé de réception...», selon l'ANRT.


Or, en pratique, il faut que les abonnés soient d'abord au courant qu'ils peuvent changer de numéro sans changer d'opérateur. Le régulateur télécom confirme «l'absence de communication ou de publicité» sur ce service. Les accords de portabilité conclus entre les opérateurs (Maroc Telecom, Méditel et Wana) doivent «être établis dans un délai maximal de 2 mois à compter de la date de dépôt de la demande...», d'après l'article 8 de la décision n°10/06.


Le rapport d'activité de l'ANRT précise aussi qu'il y a «une complexité de procédure de coordination entre les opérateurs...» à cause «d'absence de base de données centralisée». La 2e phase qui s'amorce verra la création d'une base de données centralisée et gérée par une seule entité «mise en place après concertation des opérateurs».


C'est le conseil d'administration, présidé par la Primature, qui se prononcera sur «les meilleurs moyens d'implémenter la seconde phase...». L'on sait déjà que le routage direct sera adopté.


Parmi les obstacles s'ajoute aussi le «coût élevé du service» et qui fait recours au routage indirect pour acheminer les appels. Ils sont supportés par chaque opérateur. Mais après le portage, c'est l'opérateur receveur (vers qui le numéro a transité) qui prend en charge les frais.


Si l'on se limite à la portabilité des numéros mobile, sa difficulté à se déployer s'explique «notamment par la particularité du marché où près de 96% des abonnés (plus de 24 millions d'abonnés) ont des prépayés», rétorque Ahmed Khaouja, directeur de la concurrence de l'ANRT. Il suffit aux abonnés prépayés de changer de carte SIM.


Ce qui n'est pas évident pour les abonnés engagés souvent par des contrats de 2 ans et renouvelés via tacite reconduction.

Faiçal FAQUIHI

www.leconomiste.com