Internet mobile : Orange veut abandonner le terme « illimité »
Contrition : utilisé à tort depuis des années pour désigner les offres Internet mobiles, le terme « illimité » n’a plus les faveurs du président d’Orange.
Pour Stéphane Richard, président d'Orange, associer « 3G » et « illimité » a fait du tort aux opérateurs mobiles.
Saluons cet éclair de lucidité. Le président d'Orange a profité du colloque de l'Arcep sur
« On a fait trop usage du terme illimité pour désigner des offres qui ne sont pas illimitées et ne peuvent d'ailleurs pas l'être », ajoute-t-il. Une terminologie qui a contribué à des factures astronomiques, à la congestion du réseau 3G ainsi qu'à « une mauvaise image » des opérateurs.
C'est « un travail de vocabulaire mais aussi d'honnêteté par rapport à nos clients » Cet aveu est surtout la conséquence de la pression de l'UFC et de l'impulsion de l'Arcep .
Son président, Jean-Ludovic Silicani, expliquait en janvier dernier que la notion d'Internet mobile illimité « est floue, voire ambigüe, sans exclure qu'elle puisse être parfois trompeuse voire mensongère ».
Ce n'est pas non plus la première sortie de Stéphane Richard à ce sujet. En février dernier, avant son arrivée à la tête de l'opérateur, il reconnaissait qu' « on a un peu trop abusé des publicités avec des astérisques [...] qui expliquent en réalité toutes les limites qu'on met à ces offres ».
Une question de pratique pour Bouygues
Reste que tous les opérateurs ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Emmanuel Forest, vice-président de Bouygues Télécom ne juge pas ce vocabulaire « malhonnête intellectuellement » mais reconnaît qu'il « ne tient pas compte des nouvelles pratiques ».
Le responsable rappelle aussi les premières offres mobiles au slogan « Téléphonez sans compter » en 1996, à 3h par mois : « A l'époque, personne ne pouvait imaginer utiliser un téléphone mobile trois heures par mois ». L'expression n'était donc pas galvaudée ?
Pour lui, trois options s'offrent aujourd'hui au client. Soit bénéficier - comme actuellement - d'un débit réduit avec un certain volume consommé, soit d'un débit optimal sans limite en payant plus cher (comme Vodafone en Espagne) ou soit, pour un surcoût supplémentaire, bénéficier des futurs réseaux 4G/LTE. En clair, trois offres qui ne seront peut-être pas plus lisibles par le consommateur que les conditions actuelles.
Six mois après leurs déboires médiatiques et judiciaires, Orange et ses homologues prônent donc une nouvelle politique mobile, plus transparente. A quand son application dans les faits ?
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