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13 octobre 2006


La Caisse d'épargne lance un PayPal du mobile http://www.lexpansion.com/art/32.0.147732.0.html

La Caisse d'épargne lance "movo", un service de transfert d'argent entre particuliers par SMS. Ciblant les jeunes de toutes les banques, "movo" sera confronté à la concurrence de PayPal et des opérateurs mobiles.
La Caisse d'Epargne aime les jeunes, qui représentent le quart de ses clients. Et comme les jeunes aiment leur téléphone portable, l'écureuil a créé pour eux « movo », le premier service français de paiement entre particuliers sur mobile. Sébastien Rohart, directeur de la distribution de la Caisse d'Epargne, n'hésite pas à parler d'un service de paiement « P2P » qui « se colle à la génération Web 2.0 ». Plus prosaïquement, « le téléphone est déjà pour les jeunes un couteau suisse, mais il lui manquait une fonction de paiement », ajoute Erik Pointillart, directeur de la banque de détail. Pour rembourser son copain qui nous a avancé une place de concert, oubliez donc les pièces de monnaie qui alourdissent les poches. Un SMS envoyé à « movo » et l'affaire est réglée.

Du moins en résumé. Car pour transférer de l'argent, il faut au préalable s'être inscrit sur le site de « movo », avoir indiqué son numéro de téléphone et entré les coordonnées de son RIB. Le code secret alors fourni doit être précisé dans chaque SMS émis, à côté du montant et du numéro de téléphone du bénéficiaire qui reçoit alors un SMS d'alerte. S'il a un compte « movo », le virement est directement demandé et un accusé de réception envoyé à l'expéditeur. Dans le cas contraire, le bénéficiaire doit s'inscrire et fournir ses coordonnées bancaires. Pour l'heure, le service est réservé aux clients de la Caisse d'Epargne, mais il devrait être étendu, une fois des questions de régulation résolues, à ceux des autres banques françaises au cours de l'année 2007... Et l'Europe pourrait suivre. S'il existe déjà en parallèle un équivalent par audiotel, des paiements par wap, i-mode et Internet sont aussi envisagés.
Dès sa première année, « movo » souhaite toucher 400.000 personnes, soit 1% des clients mobiles qui envoient des SMS. Toutefois, il existe quelques freins à son utilisation. Le prix d'abord. L'émetteur paie le prix du SMS plus une surtaxe de 50 centimes. « Nos clients ne voulaient pas que cela leur coûte plus qu'un timbre », justifie Erik Pointillart. Mais il faut aussi souscrire à un abonnement annuel de 6 euros, offert la première année aux clients de la banque. Ensuite, il y a le délai du virement, au minimum de deux jours, beaucoup plus long qu'un échange de monnaie. Enfin, il existe un plafond de 600 euros par semaine en émission (150 euros maximum par transaction) et 1000 euros par an en réception. Selon des études menées avant le lancement, les clients seraient prêts à faire cinq à sept transactions par an de 15 à 20 euros en moyenne. Autement dit, « movo » ne se substituera pas aux moyens de paiement quotidiens.
Enfin, « movo » devra aussi compter avec la concurrence. Celle des autres banques, tout d'abord, qui ne manqueront pas de réagir. Celle des opérateurs mobiles, ensuite, qui suivent les réussites dans ce domaine de NTT Docomo au Japon. Enfin celle des acteurs de l'Internet qui rêvent de conquérir les téléphones. En France, PayPal a lancé une offre similaire au printemps dernier. Toutefois, les transactions sont généralement plus chères et moins rapides. L'argent arrive en effet sur le compte PayPal qu'il faut ensuite virer vers son compte bancaire.