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07 août 2007

ARTP, Moov & MTN et Youssou Ndour

Sommaire 07 août 2007

1 / Sénégal : 3ième licence de téléphonie mobile : l’ARTP annonce sept opérateurs dans la course
2 / Processus d’attribution des fréquences : L’ARTP s’en lave les mains
3 / Bénin: les représentants Moov et Mtn acceptent de payer la licence à 30 milliards sur 10 ans
4 / La revanche du téléphone fixe
5 / Dessous de l’affaire Jololi contre le Bsda : Youssou Ndour veut faire main basse sur le marché de la sonnerie mobile


1 / Troisième licence de téléphonie mobile : l’ARTP annonce sept opérateurs dans la course
(Source : L’As, 7 Août 2007) mardi 7 août 2007

La procédure pour l’attribution d’une troisième licence d’exploitation du téléphone mobile au Sénégal sera bientôt arrêtée. L’information a été donnée, hier, par Daniel Seck, Directeur général (Dg) de L’Agence de régulation des postes et des télécommunications et des Postes (Artp). Lors d’une rencontre avec les députés pour les imprégner de la mission de son Agence, M. Seck a rassuré que « le processus est en phase d’être finalisé ». Déjà, indique-t-il, ce sont sept opérateurs qui sont intéressés par cette troisième licence qu’on évoque depuis plusieurs années. Sans préciser les sociétés intéressées, le Dg de l’Artp révèle néanmoins que ces opérateurs viennent d’un peu partout. C’est-à-dire que ces opérateurs sont originaires de « l’Asie, du Moyen-orient, de l’Afrique et de l’Europe ». En attendant la prochaine audition de l’Artp à l’Assemblée nationale, les députés Balla Moussa Daffé, Moussa Sy, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Dia et autres, ont soulevé diverses questions.
Répondant à une question du député Moussa Sy, le Dg de l’Artp rappelle que son organe ne délivre pas des licences d’exploitation à des radios ou télévision car, son rôle est, plutôt, technique : « On ne fait qu’assigner des fréquences, à la suite des études que nous faisons. C’est le ministère des Télécommunications qui délivre les licences ». M. Seck indique, par ailleurs, que les redevances que les médias privés doivent payer, constituent un véritable problème, surtout pour les radios communautaires : « Il y a une liste de radios communautaires qui ne peuvent pas payer ces redevances
et cela est un véritable problème. Il y a une situation difficile au niveau des radios privées. Prochainement, nous allons publier un rapport sur ces redevances pour montrer qu’elles ne respectent pas leurs engagements et devoirs vis-à-vis des citoyens ». Toutefois, il a tenu à préciser que la Rts ne fait pas partie des secteurs régulés par l’Artp du fait des compétences partagées.

2 / Processus d’attribution des fréquences : L’ARTP s’en lave les mains
mardi 7 août 2007
Les fréquences pullulent actuellement dans la sphère médiatique. Celles des radios en passant actuellement par la télévision, chacun veut s’octroyer une fréquence. Qui en fin de compte commence à causer de l’anarchie. Toutefois l’agence chargée de sa régulation à savoir l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (Artp) s’en lave les mains et explique qu’elle n’est pas de son ressort.
Les fréquences de télévision sont en vogue au Sénégal. Actuellement, on peut dénombrer plus de cinq chaînes de télévisions en plus de celles annoncées. Et l’attribution de ces fréquences commence à inquiéter plus d’un citoyen. C’est pourquoi, hier, lors de la rencontre initiée avec les élus du peuple, l
’Agence de régulation des Télécommunications et des Postes (Artp), a été un peu plus claire sur cette affaire. En effet, les agents de ladite structure expliquent que le processus d’attribution des fréquences n’entre pas dans leurs prérogatives. Bien au contraire, explique M. Daniel Seck, directeur général de l’Artp, c’est le Ministère de l’information qui en a la charge. « L’Artp n’intervient qu’en cas d’assignation des fréquences. Nous ne délivrons pas d’autorisation. Nous intervenons plutôt sur le côté technique et pas plus » dit-il. En ce qui concerne les redevances, M. Seck annonce que depuis 2002, elles n’ont pas été payées. Surtout pour le cas des radios communautaires qui constituent un véritable casse-tête pour eux. « Les radios privées n’en parlons pas, elles sont loin de respecter la loi » se désole t-il. La sanction contre la Sonatel n’a pas été occultée par les députés qui voulaient savoir où se situe la situation. Une affaire portant sur 3 milliards et dont le Conseil d’Etat tarde à donner son avis. M. Ly , conseiller juridique de la structure se veut rassurant et explique que cette affaire ne connaît pas de délai et qu’actuellement elle est en délibéré et peut aboutir à une issue dans les jours à venir. Toutefois, l’Artp compte s’atteler très prochainement dans la chasse des vendeurs de cartes à la sauvette. Elle compte procéder dans les plus brefs délais à l’identification de tous les abonnés d’ici au 31 Octobre pour une meilleure sécurisation du réseau. En plus, les abonnements vont passer à neuf (9) chiffres à partir du 7 Octobre.

3 / Bénin: Les représentants Moov et Mtn acceptent de payer la licence à 30 milliards sur 10 ans

Fraternité (Cotonou)
6 Août 2007
Après la rencontre du jeudi, 03 Août 2007, les opérateurs Gsm Moov et Areeba son revenus au cabinet du médiateur de la présidence de la république le jour suivant. Après un long tête à tête entre les deux parties, les opérateurs Moov et Areeba ont confié au médiateur de la présidence de la république qu'ils sont prêts à verser dans les tout prochains jours chacun les 30 milliards de F Cfa afin de se conformer à la nouvelle règlementation en vigueur et d'entrer définitivement en possession de la nouvelle licence octroyée par le gouvernement Boni Yayi. A cet effet, après discussion, les deux opérateurs ont transmis au médiateur un mémoire sur leurs propositions. Dans le mémoire, les groupes Moov et Areeba Mtn acceptent la démarche suggérée par le médiateur et sont disposés à payer la nouvelle licence à 30 milliards et pour une durée de 10 ans. Ils ont cependant déploré l'ambiance morose dans laquelle se sont déroulées les discussions, et surtout le climat d'hostilité générale entretenu par une certaine presse, qui les a traités de tous les mots, alors qu'après tout, ils sont des investisseurs et utilisent des salariés béninois. Le médiateur leur a présenté au nom de l'Etat ses sincères regrets. Par ailleurs, les opérateurs Gsm Moov et Areeba ont apporté un amendement au nouveau cahier de charges et souhaitent être traités comme leurs homologues de l'espace Uemoa en ce qui concerne les taxes.
Ils demandent une exonération fiscale, et veulent bénéficier d'un appui technique par rapport aux installations de Bénin Télécoms Sa. Sur le plan juridique, ils sollicitent le report de la décision de suspension. Dans le compte rendu adressé au chef de l'Etat et après avoir travaillé en collaboration avec le ministre de la communication, le médiateur de la république M. Albert Tévoédjrè plaide pour le principe de la facilitation fiscale et demande d'ouvrir sans délai les négociations sur la facilité fiscale en harmonisation avec les autres pays de l'Uemoa. Il a aussi plaidé pour la levée des sanctions.Le seul objectif de Moov et Areeba est de rentrer en contact avec leurs abonnés au niveau desquels on ne peut mesurer la grandeur et la gravité des désagréments créés du fait de la suspension des deux réseaux.

4 / La revanche du téléphone fixe
Le Journal du Dimanche
Si le marché de la téléphonie mobile reste le plus rentable du secteur, le fixe connaît une deuxième jeunesse. Il profite notamment du boom des "box" et des offres couplées avec internet, la télévision et la vidéo à la demande. Désormais, les opérateurs mobiles se plongent dans les vieilles lignes, d'autant que la possible arrivée de Free menace leur marché favori. La bonne vieille ligne téléphonique en cuivre est en passe de redevenir une machine à cash. Iliad, la maison mère de Free, a annoncé vendredi une hausse de 30,8% de son chiffre d'affaires, porté par la croissance insolente de l'internet haut débit. Le numéro trois français de l'ADSL a recruté 128 000 clients entre avril et juin, et compte désormais 2,6 millions d'abonnés. "Tous les indicateurs sont au vert", constatait Vincent Griffon, analyste chez CM-CIC, tandis que l'action clôturait en hausse de 1,64% vendredi. La veille, France Télécom avait lui aussi ravi les marchés en publiant des résultats supérieurs aux attentes, avec une hausse de 1,9% du chiffre d'affaires et un bond de 40,9% du résultat net. A la surprise générale, cette performance s'explique par la santé retrouvée de la téléphonie fixe en France, qui représente un tiers du chiffre d'affaires du groupe. Cette activité a progressé de 1,1% au premier semestre, alors qu'elle ne cessait de décliner depuis cinq ans. Pour la première fois, le déclin des appels téléphoniques classiques (-17 %) a été compensé par la croissance du haut débit et des services associés. Les opérateurs tirent désormais profit de leurs "box", ces modems triple usage (internet, téléphone, télévision) inventés par Free. Ainsi, sur les 6,5 millions de clients haut débit de France Télécom, 65% sont équipés d'une Livebox, 46% téléphonent via internet et 13% sont abonnés à une offre de télévision. L'ex-monopole a également vendu plus de 300 000 exemplaires d'Unik, son téléphone mobile qui se connecte sans fil à la ligne fixe et permet ainsi de téléphoner en illimité à la maison.

La vidéo à la demande dope la croissance

Mais le marché le plus prometteur est la diffusion de films et programmes télé en vidéo à la demande (VOD). Chez Free, les recettes de ces "services à valeur ajoutée" ont bondi de 63,4% au cours des six premiers mois de l'année pour atteindre 120,1 millions d'euros. En juin, l'inventeur de la "box" lançait le premier service de VOD par abonnement (50 films et 100 épisodes de séries pour 6 euros par mois). France Télécom n'est pas en reste, avec plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés dans les contenus l'an dernier. La croissance va s'accélérer, puisque les opérateurs devraient bientôt obtenir le droit de commercialiser des films six mois après leur sortie en salles (soit en même temps que les DVD), contre sept mois et demi aujourd'hui. Autrefois jugé ringard, le fixe suscite désormais toutes les convoitises. Bouygues Telecom envisage de se lancer dans l'ADSL début 2008. SFR a franchi le pas le 25 avril dernier avec la sortie de sa SFR Box. La filiale de Vivendi compte déjà 350 000 clients dans le haut débit grâce au rachat de Télé 2, finalisé la semaine dernière. Et le groupe n'exclut pas à terme de monter au capital de Neuf Cegetel, le numéro deux français du fixe, dont il détient déjà 40%. En attendant, SFR va cofinancer le tiers du plan d'investissement de 300 millions d'euros de Neuf Cegetel dans le très haut débit par fibre optique. Une première pour un opérateur mobile.

La menace Free sur le marché mobile

Cette frénésie contraste avec la croissance de plus en plus molle du mobile dans l'Hexagone (+ 0,1% pour Orange au premier semestre). Si cette activité reste de très loin la plus rentable du secteur, les opérateurs font les frais de l'activisme des autorités qui réclament des baisses de prix. L'Arcep, le régulateur français des télécoms, a ainsi décrété la semaine dernière une nouvelle baisse des tarifs à compter du 1er janvier de la "terminaison d'appel". Ce droit de passage est payé par les consommateurs qui appellent un portable depuis une ligne fixe. L'Arcep veut aussi collaborer avec Bruxelles pour tenter d'aligner le prix des appels vers les mobiles sur ceux du fixe, aujourd'hui huit fois inférieurs. Sous la pression de l'Union européenne, les opérateurs vont également devoir diviser par deux à partir de la fin août le prix des appels passés par leurs clients à l'étranger. Leurs tarifs seront alors plafonnés à 49 centimes la minute pour les coups de fil émis à l'intérieur de l'Union européenne, et à 24 centimes pour les appels reçus. Enfin, Orange, SFR et Bouygues, récemment condamnés à une amende record pour entente (442 millions d'euros, confirmée en cassation le 29 juin), redoutent l'arrivée prochaine d'un nouveau concurrent très agressif, Free. L'opérateur s'est en effet porté candidat cette semaine à la quatrième licence de téléphonie mobile. A condition, toutefois, de pouvoir étaler le paiement de la licence (619 millions d'euros) dans le temps. Le gouvernement devra trancher cette question très politique d'ici à la fin de l'année. L'UFC-Que choisir milite pour Free, et le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, a reconnu que "l'ouverture du marché à un quatrième opérateur ne peut que servir le consommateur". Mais les acteurs historiques vont tout faire pour bloquer le processus. Selon les estimations des analystes, l'arrivée de Free dans le mobile pourrait faire fondre leur valeur boursière cumulée de 2 milliards d'euros.


5 / Dessous de l’affaire Jololi contre le Bsda : Youssou Ndour veut faire main basse sur le marché de la sonnerie mobile
6 août 2007
(Source : Wal Fadjri, 6 juillet 2007)
Derrière le bras de fer judiciaire entre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda) et Jololi se cacherait une volonté de Youssou Ndour de s’accaparer du marché du téléchargement de sonnerie mobile. Le roi du Mbalax vient de lancer son site de téléchargement et, si le juge lui donne raison, il aura réussi à être seul sur le marché, mais aussi à éclipser les autres chanteurs tels Omar Pène, Thione Seck... qui n’ont pas signé avec son label. Le chanteur et homme d’affaires, Youssou Ndour, pourrait bientôt se proclamer le "roi du téléchargement de la sonnerie mobile". Visiblement à l’étroit dans ses souliers de chanteur, le "roi du Mbalax" veut étaler ses tentacules sur le marché florissant de la sonnerie mobile. Il vient ainsi de lancer son site de téléchargement jololimobile.com qui va concurrencer les sociétés - 2s Mobile, Mobile pro Africa, Africa Sonnerie et Telipro - qui se sont déjà investies dans ce domaine. Sauf que Youssou Ndour pourrait se retrouver seul sur le marché - avec les artistes qui ont signé sous son label - parce que les concurrentes de jololimobile.com risquent de disparaître du paysage du mobile. Et ce serait en grande partie par la volonté de Jololi, la maison de production du chanteur qui a décidé d’ester en justice contre le Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda). Si bien évidemment, le juge délibère en faveur des plaignants le 27 août prochain.
Dans ce cas de figure, les titres d’Omar Pène, de Thione Seck, d’Ismaël Lô et des autres chanteurs dont les œuvres ne sont pas produites par Jololi ne vont plus égayer nos téléphones portables. Pas préparés du tout à une telle éventualité, ces derniers n’ont pas leur propre structure de téléchargement de sonnerie et celles qui existent sur le marché n’auront plus le droit d’utiliser leurs œuvres. Et, subséquemment, ils y perdront de l’argent aussi. Ils seront, en effet, privés des 12 % qui leur reviennent de droit sur l’exploitation d’un de leurs titres en sonnerie monophonie ou polyphonie. En effet, dans le contrat passé entre le Bsda et les sociétés de téléchargement de sonneries, les artistes dont les œuvres sont utilisées en sonnerie monophonie ou polyphonie ont droit au reversement de 12 % sur la vente de leurs produits. Cependant, comme c’est le cas en France par exemple, c’est avec les sonneries Hifi (où l’on entend la voix du chanteur en plus de sa musique) ou les clips vidéo (avec téléchargement des images de l’artiste sur le mobile) qu’il y a obligation de passer un contrat avec la maison de production.