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27 août 2007

Procédure d’octroi de la 3e licence de téléphonie : « Il y a une crise de confiance dans la capacité de l’Etat à être transparent », selon Mohamed Mbodj du Forum civil

L’appel d’offres pour l’octroi d’une troisième licence de téléphonie continue d’occuper le devant de la scène et d’intéresser les professionnels du secteur, les consuméristes ou la classe politique. La Société civile apporte aussi son grand de sel au débat de la transparence dans la conclusion des marchés publics, avec Mouhamed Mbodj, Coordonnateur du Forum civil, qui s’est exprimé sur Sud Fm.

Coordonnateur du Forum civil, Mouhamed Mbodj se dit peu surpris de la tournure peu transparente que prend l’octroi de la 3e licence de téléphonie, au vu des affaires qui l’ont précédé comme celles du Terminal à conteneurs, de la Plateforme de Diamniadio, entre autres. "Ce qu’on peut dire globalement, que ce soit Dubaï Ports World sur le Terminal à conteneurs, que ce soit le constat fait par la Cour des comptes sur la systématisation des marchés de gré à gré, que ce soit le retrait sur la Plateforme de Diamniadio et la mise en avant de Jazfa sur la Zone économique spéciale, le sentiment global du citoyen sénégalais est presque une crise de confiance, fondée à tort ou à raison. Il y a une crise de confiance dans la capacité de l’Etat à être transparent, dans la capacité de l’Etat à conduire les affaires publiques de manière transparente. Je dis bien à tort ou à raison". Selon son propre constat de la situation, "le citoyen pense qu’à chaque fois qu’il y a en jeu une compétition entre des acteurs privés au niveau national ou international, il y a de la magouille, il y a de l’opacité. Aujourd’hui, les gens doutent malgré qu’on ait inscrit dans notre constitution, depuis 2001, les principes de transparence et de bonne gouvernance, donc ce n’est plus seulement une conditionnalité des bailleurs de fonds".

Pour Mouhamed Mbodj, "l’Etat a un intérêt majeur à renverser cette tendance et à retrouver la confiance des citoyens, en communiquant". L’exemple le plus patent, c’est le silence dans lequel s’est emmuré l’Agence de régulation des télécommunications et des postes. Aussi s’interroge-t-il : aujourd’hui, qu’est-ce qui empêche l’Artp (Agence de régulation des télécommunications et des postes) de faire un point de presse, de convoquer la presse et de communiquer ? Au lieu d’attendre l’attribution de la licence et de faire ensuite comme ce qu’on a connu avec des marches, des grèves... Je n’ai jamais vu, nulle part dans le monde, après qu’un marché a été attribué, qu’il y eut des grèves syndicales. Avec DP World sur le Terminal à conteneurs, on a assisté à cela », martèle Mouhamed Mbodj, coordonnateur du Forum civil. M. Mbodj d’ajouter : « Donc l’idée de base renvoie à une nécessité de refonder un certain nombre de pratiques étatiques et de refonder certaines structures étatiques. Je dis qu’une instance de régulation, sa matrice fondamentale, c’est la transparence ».

(Source : Nettali, 24 août 2007)