Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

02 novembre 2007

Gouvernements et secteur privé s’engagent lors du sommet de Kigali pour connecter l’Afrique


Le Sommet « Connecter l’Afrique » s’est achevé par un engagement des dirigeants à créer un environnement réglementaire favorable et une promesse du secteur privé d’investir dans le secteur des communications sur le continent. Plus de 1 000 personnes, dont six chefs d’État, des chefs d’entreprise du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), des responsables de banques régionales de développement, ont participé à cette réunion dans la capitale rwandaise, consacrée aux moyens d’améliorer l’infrastructure des TIC en Afrique, particulièrement la connexion Internet à haut débit.
« Le problème n’est pas technologique, car la technologie est disponible: il s’agit d’une question de volonté politique pour créer l’environnement adéquat », a déclaré Craig Barrett, Président de l’Alliance mondiale des Nations Unies pour les TIC et Président d’Intel corporation, en déplorant les coûts de connexion particulièrement élevés en Afrique. « Les universités d’Afrique subsahariennes réunies payent 3 millions de dollars par mois uniquement en coûts de connexion, cet argent pourrait être utilisé à meilleur escient ailleurs », a-t-il estimé.
« Le marché africain est ouvert, l’Afrique est à la recherche de partenariats », a pour sa part déclaré le Malien Hamadoun Touré, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), en assurant que les entreprises étaient prêtes à investir, sachant qu’il y avait de l’argent à gagner. À son tour, le Président du Rwanda Paul Kagamé, hôte du Sommet, a appelé les dirigeants africains à « faire les bons choix politiques pour que ces technologies deviennent une partie de la solution ».
Moshen Khalil, Directeur du Département ICT du Groupe Banque mondiale a quant à lui souligné les progrès accomplis dans le secteur. Il a rappelé que le taux de pénétration du téléphone était passé de 1% à 20% en quelques années en Afrique et il a souhaité que l’exemple du téléphone mobile soit reproduit dans d’autres secteurs des TIC. « Grâce à l’esprit d’entreprise du secteur privé africain, au soutien de la communauté internationale et à l’engagement des gouvernements du continent, la connexion universelle en Afrique n’est plus un rêve utopique » a renchéri Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui représentait le Secrétaire général de l’ONU.
Au cours des deux journées du Sommet, la Banque mondiale a annoncé qu’elle allait doubler son budget pour les infrastructures des TIC en Afrique, en débloquant 2 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. L’UIT et Microsoft ont lancé « Virtual View », une plateforme en ligne pour repérer et faciliter les projets de développements des TIC sur le continent. GSM, association commerciale mondiale représentant plus de 700 opérateurs de téléphonie mobile, a annoncé un projet d’investissement de plus de 50 milliards de dollars en Afrique subsaharienne au cours des cinq prochaines années pour offrir une couverture réseau à plus de 90% de la population. Le Président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a annoncé un prêt de 150 millions de dollars pour un câble panafricain –le système de câble sous-marin d’Afrique de l’Est– qui apporterait une connexion rapide et bon marché à au moins 23 pays.
Outre Paul Kagamé, les Présidents du Sénégal, du Malawi, du Burundi, du Burkina Faso et de Djibouti ont participé au Sommet, ainsi que 53 ministres des TIC et 19 sociétés, dont Microsoft, Intel, Cisco et Ericsson. La rencontre était organisée par l’Union internationale des télécommunications, l’Union africaine, le groupe Banque mondiale, l’Union africaine des télécommunications, la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies et le Fonds mondial de solidarité numérique.