Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

02 novembre 2007

Téléphonie: Le fixe se rattrape


Plus de 2,2 millions de lignes de téléphone fixe enregistrées à fin septembre, cela fait exactement un million de nouveaux utilisateurs en une année. Le régulateur national (ANRT) en enregistrait 1,9 million pour le parc global, à fin juin 2007. L’entrée en lice du troisième opérateur, cassant le quasi-monopole de Maroc Telecom (Méditel n’atteint pas 1,5% du marché), change la donne. Le fixe à mobilité restreinte (Bayn) ne passe pas inaperçu et aura enregistré à fin septembre 983.174 activations. La filiale de l’ONA, qui en revendique quelque 5.000 nouvelles par jour, annonce plus d’un million de clients à la mi-octobre (cf.www.leconomiste.com). Autant dire qu’elle est à l’origine de la croissance soutenue du segment (16,77%). Conséquence: le résidentiel est celui qui connaît la plus forte hausse avec 21,9%, alors qu’il avait reculé de 4,2% en septembre 2006. Le taux de pénétration réalise un bond considérable: de 4,24, il passe à 7,43% et fait mieux qu’en 2004 (5,39%). Encore insignifiante en comparaison avec d’autres pays, l’avancée est tout de même notable. Et il reste encore quelque 80% de Marocains ne disposant pas de téléphone fixe à séduire. Selon l’Union internationale des télécommunications, en 2006, l’Algérie faisait deux fois mieux que nous avec un taux de pénétration de 8,5% et la Tunisie trois fois plus avec 12,5%. Petite ombre au tableau, le concept de mobilité restreinte ne fait pas l’unanimité et les opérateurs lui contestent son statut de ligne fixe. Le projet de décision arrêtant la définition d’un abonné au fixe n’étant toujours pas au point, les chiffres peuvent être modifiés, prévient l’ANRT. En somme, ils pourraient être revus à la baisse. Selon le management de Wana, le risque est très faible, car dans tous les pays qui l’ont adopté, le concept de mobilité restreinte est comptabilisé dans le segment du fixe. Le téléphone mobile, lui, n’est pas loin des 20 millions d’activations. A fin septembre, le nombre de lignes mobiles en fonction totalisait 19,18 millions avec un taux de pénétration de 62,90%. Au regard de l’accélération du marché (13 points de plus en 2006 par rapport à l’année précédente), atteindre une pénétration à 100% n’est donc pas irréalisable. Les deux principaux opérateurs de téléphonie mobile gardent les mêmes parts de marché. Maroc Telecom avec près de 70% contre 33,1% pour Méditel. L’opérateur ibérique, qui a dépassé les 6 millions d’activations à fin septembre, voit son parc clientèle progresser de façon significative: 27% entre 2005 et 2006, et 376% depuis 2001. Cependant, Maroc Telecom, qui a fêté en grande pompe ses 12 millions de clients, a enregistré la plus forte demande. Les packs prépayés se vendent comme des petits pains. 1,5 million d’unités ont été écoulées pour le seul mois de septembre. Il faut dire que les adeptes de l’abonnement ne sont pas légion au Maroc. Pas plus de 779.000 personnes à payer mensuellement leur facture. La croissance du segment est d’ailleurs timide (3,90%) avec quelque 29.000 nouveaux abonnés chez les deux opérateurs pour le dernier trimestre.

Amine BOUSHABA