USA : La Silicon Valley en partie paralysée par le sabotage de câbles de télécommunications
250 000 dollars de récompense : le géant des télécommunications américain AT&T ne lésine pas sur les moyens pour faire arrêter les vandales qui ont saboté pas moins de dix câbles de fibre optique la semaine dernière dans la Silicon Valley. Pendant près de 24 heures, téléphone, Internet sans fil et haut débit, et même le numéro d'urgence 911 ont été affectés. Les saboteurs n'ont eu qu'à soulever quelques plaques d'égout pour atteindre les précieux câbles, protégés par une simple gaine en plastique. Les entreprises high-tech ont fort heureusement été épargnées dans l'ensemble : les géants de l'Internet, qui ne pourraient exister sans ces câbles qui parcourent la Valley, n'ont déploré aucun dommage, et seul un laboratoire d'IBM spécialisé dans le cloud computing a cessé de fonctionner. Parmi les suspects, des employés d'AT&T, en pleines négociations pour conserver leurs avantages sociaux.
Cet incident, aussi exceptionnel soit-il, est assez révélateur de la vulnérabilité de la Silicon Valley. Parée pour affronter les virus informatiques les plus malins, elle montre ses faiblesses face à des attaques beaucoup moins sophistiquées : une bonne pince coupante, et c'est la panique assurée. Et pour un pays qui vit dans la crainte constante d'une attaque terroriste, les Etats-Unis semblent oublier que leurs réseaux de télécommunications et d'électricité sont des cibles faciles : j'ai toujours été frappée par les entrelacs de fils électriques qui défigurent le paysage, même en ville. A San Francisco, le réseau électrique est plus qu'instable, et je change régulièrement mes fusibles en céramique vissés dans un tableau électrique antédiluvien lorsque j'oublie que le grille-pain et le fer à repasser ne peuvent pas fonctionner en même temps. Barack Obama a d'ailleurs fait de la modernisation du réseau électrique une priorité en débloquant 40 milliards de dollars.
La semaine passée, un événement m'a également rappelé que la Silicon Valley n'est pas non plus à l'abri d'une catastrophe naturelle : en pleine réunion, les murs se sont mis à trembler, sous l'effet d'une secousse sismique de 4,4 sur l'échelle de Richter. On est loin des 6.9 du dernier grand tremblement de terre qui avait ravagé la région en 1989. A l'époque, on ne parlait ni de Yahoo!, ni de Google, ni d'eBay ni de Facebook. Seront-ils prêts pour le Big One ?
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