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17 avril 2009

AFRIQUE : Internet, vecteur de croissance


Tout en espérant un jour capter une partie des utilisateurs du GSM, les trois opérateurs de téléphonie par satellite jouent la carte du haut débit en tous lieux.

A la fin des années 1990, les fournisseurs de téléphonie par satellite étaient persuadés qu’ils pouvaient séduire le grand public. « Une stratégie complètement déjouée quand le GSM a explosé, » explique Rachel Villain, associée du cabinet Euroconsult. Les appareils de téléphonie par satellite, qui ne fonctionnaient pas à l’intérieur des bâtiments, se sont vite révélés encombrants et hors de prix.

Aujourd’hui, « les services mobiles satellitaires représentent un marché de niche », admet Christophe Pacilly, directeur des ventes Afrique du distributeur Geolink-SeaMobile, spécialiste des systèmes Iridium et Inmarsat. Un téléphone récent coûte environ 1000 euros, et une communication 2 euros la minute.

D’Alger au Cap, ils sont surtout utilisés par les compagnies pétrolières et minières, les transports maritime et aérien, les ONG et les militaires. Entre 2002 et 2007, le chiffre d’affaires du secteur dans le monde a certes progressé, passant de 1,3 à 2,1 milliards de dollars, selon la Satellite Industry Association… à comparer au chiffre d’affaires d’un géant du GSM comme Orange, à 50 milliards d’euros pour 120 millions de clients. Thuraya, Iridium et Inmarsat affichent respectivement 360000, 320000 et 245000 abonnés (en 2008).

Les opérateurs de services mobiles satellitaires doivent en grande partie leur croissance à Internet. Depuis quelques années, leurs équipements offrent de réels accès au haut débit. La gamme Bgan qui fonctionne avec le réseau Inmarsat permet de surfer à près de 500 kg-octets par seconde. Lancé au début de l’année, ThurayaIP offre désormais un service similaire. Iridium OpenPort est quant à lui leader dans le domaine maritime.

Des solutions idéales pour transmettre quantité de données où que l’on se trouve dans le désert, sur une plate-forme ou sur un pétrolier. Ces matériels sont de plus en plus appréciés des médias, car ils permettent de télédiffuser en direct à tout moment. Côté prix, il faut compter entre 2000 et 5000 dollars pour acquérir le terminal et environ 150 dollars pour dix minutes de vidéo en continu.

« La télévision gabonaise est en phase de test, indique Christophe Pacilly. Nous avons également plusieurs présidences d’Afrique subsaharienne parmi nos clients. » Pour compléter son offre, l’opérateur Thuraya a choisi de proposer des appareils qui fonctionnent aussi sur les fréquences GSM. Associé à Moov, il propose ce service aux hommes d’affaires en Côte d’Ivoire, au Niger et au Gabon. Mais les appareils restent cependant plus coûteux et moins ergonomiques que des mobiles classiques, même s’ils sont maintenant presque aussi peu encombrants.

La solution pourrait venir d’une technologie en cours de développement par les entreprises américaines ICO et Qualicomm : une puce électronique capable de passer du satellite aux réseaux mobiles. Bientôt l’iPhone sur satellite ? Patience, la commercialisation est annoncée pour 2010.

Source : jeuneafrique.com