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18 mai 2009

La stratégie e-Algérie 2013 : Treize points pour remettre les TIC sur la voie


Il est désormais reconnu mondialement que nulle évolution économique ne peut se faire sans le développement du secteur de la technologie de l’information et de la communication.

Comptant parmi les quatre secteurs stratégiques de l’Algérie, celui des télécommunications, avec ses répercussions multilatérales sur les autres domaines économiques, engendre des gains de productivité perceptibles.

Sans compter qu’il reste un pourvoyeur important de postes d’emploi. Toutes les enquêtes faites dans le monde font état de la participation des TIC à hauteur de 0,5 à 1 point de croissance PIB par an, particulièrement dans les pays développés.

En Algérie, en l’absence d’une enquête exhaustive sur le taux de pénétration de l’Internet dans les différents acteurs économiques et sociaux, les chiffres disponibles reflètent un retard important en la matière, et cela malgré la mise en œuvre de la politique sectorielle de la poste et des télécommunications en 2000. 2,5% seulement des familles algériennes sont équipées de PC et de l’ADSL.

Il y aurait pratiquement 45 000 PC pour un million d’étudiants. Dans le secteur de l’éducation nationale, il est enregistré un PC pour 36 lycéens et 1 PC pour plus de 5 500 élèves du primaire.Elaborée en juin 2008 et révélée en janvier dernier, la stratégie e-Algérie a été pensée par le secteur des technologies de l’information et de la communication pour tenter de rattraper le retard accumulé, donner un nouvel élan et créer une véritable société de l’information et une économie numérique.

Le programme étalé sur cinq ans (2009-2013) s’articule autour de treize axes majeurs, dont l’usage des TIC dans l’administration publique et les entreprises, le développement des mécanismes et des mesures incitatives permettant l’accès des citoyens aux équipements et aux réseaux des TIC, l’impulsion du développement de l’économie numérique, le renforcement de l’infrastructure des télécoms à haut et très haut débit, le développement des compétences humaines ainsi que la mise à niveau du cadre juridique national.

Parmi les challenges que se lance l’Etat dans ce domaine, en plus de la démocratisation de l’accès à l’ADSL, figure un volet complet réservé à la modernisation de l’administration et à son rapprochement du citoyen.

Dans ce sens, quelque 447 actions seront menées par l’ensemble des institutions pour offrir 295 services en direction des citoyens et 66 pour les entreprises. Pour ce qui est du remplacement progressif des équipements de télécommunication, le ministère de tutelle prévoit l’installation de 4 millions d’équipements abonnés dans les centres de commutation à raison de 900 000 lignes par an, en plus de l’acquisition de nouveaux équipements à installer dans les régions isolées.

S’agissant du développement des compétences humaines, le plan quinquennal comprend deux objectifs : la refonte de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle dans le domaine et l’enseignement des TIC pour toutes les couches de la société.

Pour mener à bien cette stratégie et édifier une société de l’information (nécessitant 100 000 employés), il est préconisé la formation de 15 000 ingénieurs ou équivalents par promotion en 2011 et 20 000 en 2013.

Malgré les lourds investissements consentis par Algérie Télécom, estimés à plus de 77 milliards de dinars entre 2003-2007, le nombre d’utilisateurs de l’Internet en Algérie a atteint 3,2 millions avec un taux de pénétration de 9,5% en 2007.

Largement en deçà des 30% enregistrés dans certains pays développés à l’image du Danemark, de la Suisse ou de la Corée du Sud. Le chiffre d’affaires enregistré dans les TIC est d’environ 4,4 milliards de dollars pour les télécommunications qui enregistrent un taux de pénétration de 92% en 2007 et 650 millions de dollars pour les technologies de l’information. Ce qui explique en substance le retard.

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