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17 septembre 2009

Bénédicte Chenuet, Directrice générale de canal+ Horizons au Sénégal : «La régulation de l’audiovisuel est encore un fantasme au Sénégal»


Il n'existe pas de régulation du secteur de l'audiovisuel au Sénégal. C'est l'avis de la directrice de Canal+horizons au Sénégal. Bénédicte Chenuet a rendu visite hier au journal Le Quotidien dans le cadre de ses démarches pour renouer un partenariat avec les organes de presse dakarois.


«Le cadre juridique et réglementaire de l'audiovisuel au Sénégal est dépassé par les mutations technologiques.» C'est le constat fait par Bénédicte Chenuet, Directrice générale de la chaîne de télévision Canal+Horizons au Sénégal.


Ce qui rend, selon elle, la régulation presque impossible. Mme Chenuet qui avait rendu visite hier la rédaction du journal Le Quotidien, précise que «la régulation de l'audiovisuel est encore un fantasme au Sénégal».


Un déphasage juridique, qui à son avis, s'explique par la démultiplication des moyens d'accès à l'image (câble, internet, Adsl, mobile, bouquet etc.) au moment où les autorités sénégalaises se focalisent encore sur les chaînes de télévision hertziennes.


«Le Code de l'audiovisuel n'a pas pu suivre l'évolution du secteur», remarque-t-elle. Ce qui donne un champ libre au piratage qui gangrène l'audiovisuel au Sénégal.


Ainsi, des chaînes comme celle qu'elle dirige qui signent des accords de diffusion chers avec des partenaires, subissent des pertes énormes.


«Une télévision locale peut reprendre gratuitement le signal d'une chaîne arabe qui a acheté des droits de diffusion des championnats européens pour son public du Moyen-Orient.


Ce qui nous porte un gros préjudice sur le marché en tant qu'acheteurs de ces droits au même titre.» Alors que les droits de diffusion sont très chers, surtout pour le sport précise-t-elle.


D'ailleurs, informe-t-elle, c'est la réplique que Canal+Horizons a donné à Excaf Télécoms et Deltanet.Tv qui avaient porté plainte au niveau de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) «pour abus de position dominante et concurrence déloyale».


L'effet négatif qui en résulte, et qu'il faut combattre, d'après elle, est la tendance informelle du secteur. «Elle entraîne une perte de profit pour les entreprises de télévision légalement reconnues.»


La preuve en est que Canal+Horizons au Sénégal occupe désormais la troisième place en Afrique en termes d'abonnés derrière la Côte d'Ivoire et le Gabon. «En dehors du pouvoir d'achat plus élevé au Gabon, ce pays a un environnement concurrentiel moins déloyal», note-t-elle.


Pour Bénédicte Chenuet, assainir le marché de l'audiovisuel sénégalais est «le chantier» qui défie tous les acteurs et les autorités afin d'instaurer un environnement concurrentiel profitable à tous.


Cette visite de la Directrice générale de Canal+Horizons entre dans le cadre d'un renouvellement de partenariat avec les journaux sénégalais, en prélude au lancement d'un nouveau programme de la chaîne de télévision.


D'ailleurs, une rencontre avec la presse est prévue après la fête de la Korité pour rendre publiques les innovations technologiques qui vont accompagner ses nouvelles émissions qui annoncent plus de sport, plus de cinéma fiction, de nouvelles séries exclusives, des documentaires entre autres.

Birame FAYE

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