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28 septembre 2010

Fibre : l'Autorité de la concurrence donne un coup de pouce à Bouygues Telecom


Le gendarme de la concurrence souhaite que le régulateur des télécoms oblige les opérateurs ayant installé de la fibre optique dans les zones moyennement et peu denses à la louer à des concurrents, ayant des moyens financiers plus limités.



Ce matin, l'Autorité de la concurrence a rendu un avis important pour l'industrie des télécoms : le gendarme s'est prononcé en faveur de la réglementation de l'Internet à très haut débit, c'est-à-dire par fibre optique, dans les zones moyennement et peu denses de France, proposée par l'Arcep, le régulateur des télécoms.


L'Autorité de la concurrence apporte tout même un bémol ou plutôt une condition à son soutien. D'accord au co-investissement prévu dans le réseau, mais elle « invite à l'Arcep à favoriser l'accès des nouveaux opérateurs au réseau très haut débit ».


« Il est essentiel que des offres de gros adaptées soient par ailleurs disponibles pour permettre aux nouveaux entrants, qui n'ont pas la taille ou la puissance financière suffisante pour investir ou co-investir dans un réseau fibre, d'accéder au réseau et de servir le marché du très haut débit », explique l'Autorité.


C'est exactement ce que Bouygues Telecom attendait. L'opérateur, dernier arrivé sur le marché de l'Internet à haut débit, ne disposait fin juin que de 525.000 clients contre plus de 4,5 millions pour Iliad et SFR.


La construction d'un réseau mobilisera les mêmes investissements que pour ses concurrents mais sera amortie sur un moins grand nombre de clients et donc l'investissement sera beaucoup moins rentable. D'où la volonté de l'Autorité de la concurrence de faire émerger des offres de gros. D'ailleurs, dans le texte de l'avis, le gendarme de la concurrence ne s'en cache pas.


« L'existence de telles offres de gros est nécessaire, au moins à titre transitoire, pour un acteur comme Bouygues Télécom souhaitant entrer sur le marché du très haut débit », écrit-elle.


« En effet, compte tenu de ses parts de marché encore limitées sur le marché du haut débit, Bouygues Télécom n'est sans doute pas en mesure, en tout cas à ce stade, de cofinancer massivement le déploiement de la fibre dans les immeubles ».


L'Arcep devra donc réguler, tout comme il s'y est employé sur le marché du haut débit. Car, pour l'Autorité de la concurrence, « il est peu crédible que de telles offres de gros émergent spontanément. (…) une offre de gros régulée de type « location à la ligne » paraît nécessaire, celle-ci pouvant donner lieu à une juste rémunération qui maintienne une incitation à investir ». Martin Bouygues peut dire merci à Bruno Lasserre, le président de l'Autorité de la concurrence.


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