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26 octobre 2006


France : Le haut-débit sans fil WiMAX commercialisé début 2007
http://www.01net.com/editorial/331092/telecoms/le-haut-debit-sans-fil-wimax-commercialise-debut-2007/

Les premiers réseaux fondés sur cette technologie radio intègreront de la téléphonie et de l'accès à Internet, fixe ou nomade Voilà trois mois que dix opérateurs ont reçu des mains de l'Arcep le précieux sésame leur permettant de déployer, à l'échelle régionale, des réseaux haut-débit sans fil exploitant la norme WiMAX. Capable de fournir un débit moyen réel de 12 Mbit/s par émetteur (à partager entre utilisateurs connectés), sur une portée de 20 kilomètres, cette technologie radio est considérée comme une solution prometteuse pour les territoires privés de haut-débit (zones blanches), mais aussi comme un plus pour les zones urbaines.

Tandis que la maison mère de Free, Iliad, la seule à posséder une licence WiMAX à l'échelle du pays, préfère rester discrète quant à l'avancement de ses déploiements, certains titulaires de licences régionales affirment aujourd'hui que leurs premiers réseaux WiMAX seront ouverts début 2007. Certaines poches WiMAX ont déjà été inaugurées, comme en Seine-et-Marne par Altitude Télécom, mais restent marginales. Parmi eux, la Société du Haut Débit (SHD), qui possède deux licences régionales (Ile-de-France et Provence), a profité d'une conférence organisée au Sipperec (1) pour confirmer que ses premières offres commerciales, notamment pour le grand public, seront bien lancées avant mars 2007 en région parisienne. Dix sites pilotes seraient même opérationnels dans cette région dès la fin 2006, a priori plutôt en zone urbaine. Les deux célèbres actionnaires de SHD, SFR et Neuf Cegetel, commercialiseront les services auprès du client final mais, comme le prévoit la licence, SHD doit aussi proposer une offre « de gros » à d'autres opérateurs télécoms et fournisseurs d'accès à Internet (FAI).
Côté applications, les premiers services WiMAX n'apporteront rien de révolutionnaire : « Pour les particuliers, il s'agira surtout de double play [Internet et téléphonie, NDLR], avec un débit crête minimum de 1 Mbit/s pouvant aller jusqu'à 8 Mbit/s », précise Pascal Pouyet, direction des relations extérieures de SFR. Soit un débit trop juste pour envisager des services de télévision. A noter que, comme avec l'ADSL, le débit proposé au grand public sera asymétrique (le débit montant représente environ un quart du débit en réception). Quant aux entreprises, elles bénéficieront, avec SHD, d'un débit crête de 2 à 24 Mbit/s, cette fois symétrique et garanti.
Connecter en priorité les zones blanches

Le double play est aussi le service phare prévu pour les futurs abonnés WiMAX de l'opérateur HDRR. Société créée par TDF, Axione et LD Collectivités (bientôt rejoints par la Caisse des Dépôts), HDRR a obtenu 11 licences régionales. Contrairement à SHD, HDRR affirme vouloir connecter en priorité les zones blanches et ne commercialisera pas en direct : « Nous commencerons à équiper nos premiers sites en décembre prochain, dans le Loiret, la Sarthe et le Limousin. Les services seront commercialisés auprès du grand public dès décembre par des FAI. Eux seuls décideront des tarifs », annonce Nicolas Pinton, directeur général de HDRR. Ces tarifs devraient être un peu supérieurs à ceux de l'ADSL dégroupé, mais rien n'est encore fixé.
Il faudra attendre au plus tard mi-2007 pour que les trois territoires cités soient intégralement couverts par HDRR, qui équipera parallèlement ses autres régions dès le second trimestre 2007. Au 30 juin 2008, première grande échéance fixée par l'Arcep, la filiale de TDF devra avoir installé ses équipements WiMAX sur 312 « points hauts » (château d'eau, immeubles, lampadaires...), sachant qu'un département comme le Loiret en nécessite 10. Pour SHD, l'objectif à cette date est fixé à 91 sites (306 d'ici à 2013) pour les régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côtes d'Azur.
Autre titulaire d'une licence en Ile-de-France, Bolloré Télécom (groupe Bolloré/Hub Télécom/Antalis TV) doit, quant à lui, couvrir, d'ici à 2011, 87 % de la population et 92 % des entreprises situées dans les zones blanches des douze régions remportées. Mais l'opérateur est encore très évasif sur ses déploiements et ses services. Il paraît jouer la montre pour attendre l'arrivée de la version mobile du WiMAX, qui ne fait pas partie des licences attribuées en juillet dernier par l'Arcep. Celles-ci n'autorisent sur les réseaux WiMAX que des équipements fixes ou nomades, c'est-à-dire qui se déplacent dans un faible rayon et à très faible vitesse. « Le WiMAX mobile permettra de rester connecté jusqu'à une vitesse de 60 km/h », assure-t-on chez Hub Télécom.
Mais le WiMAX mobile, ce n'est pas pour tout suite (voir encadré). Qu'importe, beaucoup d'opérateurs installent d'emblée des équipements répondant à la norme WiMAX Mobile (802.16e), même si ce matériel n'est pas encore officiellement certifié. Sait-on jamais.
(1) Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l'électricité et les réseaux de communication.
Le WiMAX encore privé de mobilité
Les licences attribuées par l'Arcep stipulent que les opérateurs ont le droit de fournir des services WiMAX à usage fixe ou nomade, le nomadisme n'étant pas clairement explicité. « L'équipement terminal reste fixe tout au long de la communication avec le réseau de stations de base. Il peut se déplacer en dehors des temps de connexion », indique seulement l'Arcep. Les opérateurs n'ont donc pas le droit d'exploiter ce qu'on appelle le WiMAX mobile (norme 802.16e), qui permet de se déplacer tout en restant connecté. Ils doivent utiliser le 802.16-2004. « Le WiMAX mobile sera intéressant essentiellement pour la voix. Or, la bande de fréquence des licences WiMAX actuelles [3,4-3,6 GHz, NDLR] n'est pas performante pour la voix. Il faut d'autres licences... », expose le directeur technique de SHD, Jean-François Huguet.
Problème : la meilleure bande de fréquence pour la voix est celle déjà réservée aux opérateurs de téléphonie mobile 3G... qui useraient, selon des observateurs, de tout leur poids pour que le WiMAX Mobile, qui peut concurrencer la 3G, tarde le plus possible. On comprend ainsi l'intérêt de la forte implication de SFR dans cette technologie, via SHD. Mieux vaut avoir un pied dans chaque camp.