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14 décembre 2007

Entretien : Marc Rennard répond à Mouhamadou DIALLO du Réseau Telecom Network


Marc Rennard, Vice-Président exécutif international AMEA chez France Télécom : « Nous réfléchissons sur les accords de roaming entre l’Afrique et l’Europe afin de mettre en place des offres communautaires pour la diaspora». Durant ces deux dernières années, le groupe France Télécom a fait beaucoup d’efforts pour assurer son ancrage dans le marché africain. Cela se traduit notamment par une plus grande visibilité de la marque Orange.Le parc d’abonnés est passé de 18 millions, à la fin 2006, à plus de 27 millions à la fin 2007.


En 2008, l’opérateur entend développer la puissance de la marque Orange pour d’abord croître dans les pays où il opère déjà, mais aussi développer de nouveaux relais de croissance avec de nouvelles acquisitions.
Le Kenya, le Ghana et le Niger sont sur le viseur du Groupe France Télécom.
Marc Rennard, Vice président éxécutif international AMEA du Groupe, détaille la stratégie pour 2008 et commente les événements majeurs qui ont ponctué la vie du groupe durant ces derniers mois.

Au Sénégal, des rumeurs courent sur le désengagement possible de l’Etat qui détient 27,67 % des actions de Sonatel. Quelle serait la position de France Télécom, actionnaire majoritaire de l’opérateur historique sénégalais, si cette rumeur venait à se confirmer ?

Nous n’avons aucune information officielle allant dans ce sens, et ne souhaitons pas commenter ce que vous appelez des rumeurs. En tant que partenaire de l’État du Sénégal, nous avons accompagné le développement de Sonatel aussi bien au Sénégal que dans les pays limitrophes. Nous espérons bien continuer cette coopération très réussie avec l’Etat du Sénégal.
Si l’Etat souhaitait céder des parts, nous en discuterions tout naturellement dans le cadre de nos accords d’actionnaires.

lI y a aussi l’arrivée de Sudatel, le second opérateur global au Sénégal, un concurrent de Sonatel sur le réseau fixe, l’accès à l’internet et le mobile. Cela constitue-t’il une menace pour la Sonatel qui bénéficiait jusqu’alors de monopole de fait sur la boucle locale ?

Nous respectons chacun de nos concurrents et souhaitons la bienvenue à celui-ci. Il existe déjà une concurrence forte pour le mobile avec l’opérateur Tigo. Nous attendons l’arrivée du troisième opérateur avec détermination et sérieux. Nous sommes prêts à y faire face. Nous avons beaucoup investi dans l’extension de la couverture et surtout la qualité de notre réseau, et nous allons résolument continuer dans ce sens. Le marché est encore en croissance et la concurrence, lorsqu’elle est loyale et raisonnable, bénéficie aux consommateurs.

Justement, en parlant de la qualité du réseau de Sonatel qui a connu beaucoup de perturbations durant ces derniers mois, obligeant l’Autorité de régulation sénégalaise à condamner sévèrement Sonatel ; que fait Sonatel pour améliorer les défaillances de son réseau ?

Globalement, le réseau est bon, la qualité est bonne, même s’il faut reconnaitre qu’il y a eu quelques défaillances particulièrement douloureuses et pénalisantes pour la population. D’ailleurs, nous nous sommes excusés auprès de nos abonnés. Notre rôle d’opérateur de référence nous oblige à fournir des services de qualité 24 heures sur 24 et 365 jours par an.
Après avoir diagnostiqué le problème qui était multiforme ( problèmes de transmission, de paramétrage ou encore de mise à jours de versions de logiciels), nous avons conduit un certain nombre de plans d’actions renforçant nos moyens humains et matériels. Au Sénégal, nous investissons près de l’équivalent du résultat net de l’année précédente pour la seconde année consécutive.
Il s’agit de programmes d’investissements très lourds aussi bien pour étendre la couverture que pour améliorer la qualité du réseau. Depuis trois mois, il n’y a pas eu d’incidents majeurs. Aujourd’hui, ces problèmes identifiés semblent derrière nous. L’année dernière, nous avons doublé le parc mobile passant de 1 million à fin 2005 à 2 millions à fin 2006.
Cette année, nous allons franchir la barre des 3 millions d’abonnés avec plus de 40% de pénétration. C’est une croissance très forte. Quand on fait plus de 200% de croissance durant une période si courte, et même si ce n’est jamais acceptable ni agréable pour la concurrence, les professionnels savent bien que le zéro défaut est difficile à obtenir !