Levée de boucliers contre l’interdiction de Skype sur les téléphones 3G
Le lancement de la version pour iPhone de Skype, la semaine dernière, a ravivé la polémique sur le blocage des logiciels de voix sur IP (VoIP) sur les réseaux 3G. Parce qu’ils permettent de téléphoner gratuitement via Internet en court-circuitant le réseau téléphonique payant, les logiciels de VoIP ont toujours été mis à l’index par les opérateurs mobiles : s’il est possible de les installer sur un téléphone portable et de s’en servir en Wi-Fi, leur utilisation est bloquée par les opérateurs en connexion 3G. « Les services de voix sur IP, de peer-to-peer et les newsgroups sont interdits », est-il stipulé par exemple dans les mentions légales d’Orange pour l’iPhone.
La situation est identique aux Etats-Unis, où AT&T, distributeur exclusif du téléphone d’Apple, bride également les logiciels de VoIP. Pour Free Press, un groupe de pression américain qui milite pour la réforme des médias au sens large, cela ne peut plus durer. Dans une lettre adressée à la Federal Communications Commission (FCC) américaine, il accuse AT&T et Apple d’empêcher les consommateurs d’utiliser librement les applications de leur choix. Les deux firmes violeraient ainsi le principe de neutralité d’Internet, inscrit dans la loi fédérale (Internet Policy Statement). Free Press demande donc à la FCC d’étendre officiellement la liberté d’utilisation du Net aux services mobiles.
Des solutions officieuses
Les sociétés impliquées dans la VoIP, dont Skype et Google, sont aussi montées au créneau, du côté du Vieux Continent. Selon Reuters, leur association Voice on the Net a fait appel à la Commission européenne après l’annonce par T-Mobile du blocage de Skype sur l’iPhone en Allemagne. Une telle limitation est « hautement préjudiciable aux consommateurs » a plaidé la coalition dans un communiqué.
Le succès de Skype pour l’iPhone − 1 million de téléchargements deux jours seulement après son lancement − et le développement de la 3G joueront-ils en faveur de la VoIP sur mobile ? Impossible d’en préjuger. Les opérateurs ont en tout cas tout intérêt à autoriser ces applications et à trouver le moyen d’en tirer profit. Car il existe bien sûr des solutions officieuses pour faire fonctionner Skype et consorts en 3G, sur un téléphone « jailbreaké ».
Source : 01net.com
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