L’UIT sonne l’alerte sur des ‘’risques d’un type nouveau sur Internet’’
Le conseil de l’Union internationale des télécommunications (UIT) a choisi d’axer la journée mondiale des télécommunications sur le thème ‘’protection des enfants dans le cyberespace’’ pour ‘’alerter l’opinion mondiale des risques d’un type nouveau qui guettent nos enfants’’, selon son représentant en Afrique de l’Ouest.
En effet, s’il est légitime de se féliciter de la prodigieuse croissance de l’Internet dans le monde, faisant passer le nombre de ménages connectés à la toile de 200 millions en 1998 à 1,5 milliard en 2008, ‘’on mesure à temps les risques qui peuvent se transformer en danger pour les enfants et les adolescents, tranche d’âge la plus active sur la toile’’.
S’exprimant au cours de la célébration de la journée des télécommunications tenue mercredi à l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (Esmt) à Dakar, le représentant du Bureau de l’Afrique de l’Ouest de l’UIT, Bassavé Bagoulo Seydoux, a relevé que 90% des adolescents et jeunes adultes utilisent Internet et plus de 60% d’entre eux s’adonnent quotidiennement aux groupes de discussions en ligne.
Toujours dans ce lot, 30% de filles adolescentes déclarent avoir subi des harcèlements sexuels dans les discussions en ligne mais seulement 7% en informent leurs parents, les autres gardant le silence de peur d’une limitation d’accès au web, a expliqué le représentant de l’UIT.
En outre, citant des enquêtes menées dans certains pays, M. Bassavé a indiqué qu’un enfant sur cinq a été le cible d’un ‘’prédateur ou d’un pédophile chaque année’’.
Face à telles situations, a-t-il rappelé, le secrétaire général des Nations Unies a souligné, dans son message du 17 mai, qu’il est ‘’de notre devoir à tous de faire en sorte que les enfants puissent accéder à l’Internet et à d’autres ressources en ligne en toute sécurité, sans craindre de tomber entre les mains de prédateurs dénués de scrupules’’.
A ce sujet, l’UIT a lancé un appel à l’action en vue de ‘’créer un réseau mondial pour protéger nos enfants dans leurs activité en ligne, en promulguant de législations nationales, en menant des actions de sensibilisation auprès du public et en améliorant la capacité de réaction des pays dans le domaine informatique’’.
Un pas vers cette direction a été posé avec l’initiative mondiale ‘’protection en ligne des enfants (COP) afin de traiter dans sa globalité la question de la cybersécurité, selon M. Bassavé.
Le but est ‘’d’identifier les risques et les dangers auxquels les enfants sont exposés, mais aussi appuyer les travaux en cours visant à élaborer des lignes directrices sur la protection en ligne des enfants par les décideurs et les régulateurs’’.
Pour le représentant du directeur de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), Thierno Ly, il est ‘’urgent d’explorer des pistes de réflexion en vue de circonscrire ce fléau des temps modernes’’.
Toutefois, il a relevé qu’il n’existe pas encore de définition communément admise de la ‘’cybercriminalité’’, estimant que le cyberespace est un nouvel outil ou support particulier utilisé pour commettre des infractions.
Pour l’ARTP, il convient de mettre en place un cadre de renforcement des capacités des acteurs nationaux en charge de la lutte contre la cybercriminalité, élaborer une stratégie nationale sur la cybersécurité et accroître la coopération régionale, continentale et internationale.
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