Le secteur télécoms veut tirer parti des énergies renouvelables
Le secteur des télécoms ambitionne d’alimenter en énergies renouvelables près de 120.000 relais de téléphonie mobile dans les pays en voie de développement, déclarent des acteurs de cette industrie.
La GSM Association, qui représente 750 opérateurs de téléphonie mobile à travers le monde, dit viser d’ici 2012 l’alimentation de 118.000 relais dépourvus d’accès à une source d’électricité fiable.
L’objectif est ambitieux : à ce jour, moins de 2.000 stations-relais sur les trois millions réparties à travers le monde fonctionnent avec des énergies renouvelables, éolienne ou solaire.
Pour les détracteurs de la téléphonie mobile, la meilleure manière de réduire les émissions de gaz à effet de serre est de limiter la construction de nouvelles antennes. Mais les opérateurs mobiles arguent que le développement des réseaux à haut débit implique précisément d’en bâtir davantage.
L’équipementier Nokia Siemens Networks assure que d’ici 2011, les énergies renouvelables seront privilégiées pour alimenter ses installations. Il dispose aujourd’hui de 300 relais fonctionnant avec ce type d’approvisionnement, ce qui est "un nombre très réduit", admet la société.
"Il est difficile de mettre tout ceci en place mais certains facteurs incitent au mouvement. Il y a plus de financements disponibles et la faisabilité est d’autant plus grande que les prix de l’éolien et du solaire sont en baisse", a expliqué à Reuters Anne Larilahti, responsable du développement durable chez Nokia.
GAZOLE OU ÉNERGIE RENOUVELABLE ?
Les relais de téléphonie sont soit alimentés par le réseau électrique, soit, lorsqu’ils sont situés dans des zones reculées, par des groupes électrogènes fonctionnant au gazole.
Une seule station-relais consomme environ 20.000 litres de carburant par an, nécessite de fréquentes opérations de maintenance et pâtit des variations du prix du pétrole.
Le suédois Ericsson et Orange Guinée-Conakry ont annoncé le mois dernier la construction en Afrique de 100 stations hybrides, basées sur un mélange d’énergie solaire et de gazole, afin de remplacer des structures actuelles fonctionnant sur groupe électrogène.
D’ici fin 2009, le groupe Orange (filiale de France Télécom) prévoit d’édifier sur le sol africain plus de 1.000 stations-relais dotées de panneaux solaires.
De même, l’équipementier Averox a ajouté l’an dernier à son catalogue des générateurs solaires et éoliens pour équiper les relais de téléphonie.
Même si Averox prévoit des commandes de ce type "dans les prochains mois", un porte-parole souligne la difficulté de financer des projets en plein ralentissement économique.
A ce titre, la GSM Association dit travailler avec des établissements financiers pour soutenir l’investissement dans les énergies renouvelables.
"Des opérateurs au capital limité pourraient augmenter leurs investissements dans les énergies ’vertes’ si des capacités de crédit étaient disponibles", écrit le groupement dans un rapport.
Et le mouvement ne s’applique pas qu’aux pays émergents : la société finlandaise Elisa compte s’en remettre au vent pour alimenter l’un de ses relais en Finlande, estimant que l’énergie éolienne pourrait lui permettre de réduire de 10% ses coûts de fonctionnement.
Source : challenges.fr
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