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15 mai 2009

Télécommunications : une inquiétante fragilité



Cameroun


Malgré des avancées indéniables ces dernières années, le secteur présente encore des signes inquiétants de fragilité.

On aurait pu parler de « dimanche noir », pour reprendre la formule journalistique désormais consacrée pour qualifier les longues interruptions dans le domaine de la fourniture en énergie électrique.

Mais le black-out concernait cette fois Internet.

A l’échelle presque nationale, tous les réseaux, tous les fournisseurs, toutes les connexions ont été suspendus durant la journée, avant un retour progressif à la normale dans la nuit de dimanche à lundi.

La gravité de l’incident a été fortement minorée par le fait que le dimanche, nombre de services utilisant Internet ou des systèmes en réseau, ne sont pas opérationnels.

Un lundi par exemple, le même fait aurait entraîné en cascades l’impossibilité de payer ses factures d’électricité par exemple, les guichets et distributeurs de banques qui ne marchent pas, des entreprises ralenties dans leurs activités, des systèmes informatiques stratégiques- comme Sydonia pour les douanes- qui se plantent, etc.

Mais au-delà du désagrément causé en lui-même, c’est bien les autres de problèmes de fond soulevés par cet incident, qui préoccupent.


L’origine de la panne, telle qu’expliqué par la Camtel, provenait en effet de l’endommagement des installations d’atterrissage de la fibre optique sous le pont du Wouri, suite à des travaux de Camwater.

Et si l’on imagine que Camtel a pris des mesures pour mieux sécuriser ses installations à l’avenir, ce problème a révélé à suffisance les fragilités, voire les faiblesses qui continuent à miner le secteur des télécommunications au Cameroun où, un câble sectionné suffit à nous renvoyer à l’âge de pierre.

Pourtant, le secteur est volontiers présenté comme l’un des plus avant-gardistes et les plus porteurs du point de vue économique.

En moins de 10 ans, le marché représente près d’un tiers de la population pour une dizaine de milliers d’emplois créés.

Entre applications multimédias, produits Internet (sans fil, wimax, etc.) et technologies de pointes, l’essor technologique semble avoir suivi. Mais derrière l’arbre verdoyant, se cache une forêt de ronces.

Les principaux opérateurs de téléphonie mobile se livrent à une surenchère d’offres commerciales (sms gratuits, appels illimités en tarifs de nuit, nouvelles applications Internet, etc.) alors que le service Gsm est en proie à mille et un caprices techniques.

Et pour ce qui est d’Internet, la faiblesse de débit proposé (la vitesse est rarement supérieure à 512 Mo alors qu’elle oscille entre 1 et 4 Go dans la plupart des pays ayant la fibre optique), l’irrégularité de la connexion et la fréquence des « pannes techniques », sont pour le moins préoccupantes.

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