Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

23 août 2010

Téléphonie mobile Identification: Les abonnés ont-ils eu raison de Biyiti bi Essam ?


Dans une précédente édition, celle du 31 mars 2010, Le Messager s’interrogeait sur l’applicabilité de cette mesure relative à la désactivation des puces des abonnés non identifiés au réseau mobile.


Sanction prévue par le ministre des Postes et télécommunications, Jean Pierre Biyiti bi Essam à l’encontre des récalcitrants qui refuseraient d’obéir à son injonction de se faire identifier.


« Le 10 juillet 2010, tous les numéros non encore identifiés seront systématiquement désactivés, en raison des impératifs liés à la lutte contre la cybercriminalité au Cameroun », annonçait alors le patron des télécoms au Cameroun via un communiqué de presse envoyé dans les médias. Lequel communiqué reportait pour une énième fois (depuis 2009, date de lancement de la campagne d’identification) la date butoir accordée aux retardataires pour se conformer à cette exigence.



Du 28 février 2010 au 20 mars 2010, il s’était alors écoulé près d’un mois entre la date d’expiration de la période d’identification volontaire des abonnés de la téléphonie mobile et le communiqué report du ministre.

10 juillet 2010 – 18 août 2010. Voilà plus d’un mois que s’est écoulée la période de sursis mieux « du délai de grâce » – pour emprunter ses propres termes- accordé par le ministre des Postes et télécommunications à ces abonnés récalcitrants.

Et rien ne se passe ! Ni la suspension annoncée des lignes, ni une autre sortie du Minpostel pour proroger encore ( ?) le délai de grâce. Lors de sa sortie de mars dernier, le patron des « Postes et télécommunications compte sur le civisme et la bonne volonté de tous, pour mener à bonne fin, l’opération d’identification des abonnés du téléphone mobile au Cameroun ».

Rencontrés dans les rues de Yaoundé, plusieurs d’entre ces abonnés ne comptent pas s’exécuter. « Quelle en est la nécessité ? », interrogent-ils en dépit des explications claires ( ?) du Minpostel sur le sujet dans une interview accordée en août 2009 à l’Agence de presse africaine (Apa).

2 millions d’abonnés menacés de suspension

Jean Pierre Biyiti bi Essam précisait que : « cette opération vise à renforcer la lutte contre les crimes et délits facilités par le téléphone (vols, appels malveillants, agressions, chantage et harcèlement etc.)».


Et relevait le fait que certains opérateurs des réseaux publics des télécommunications et fournisseurs de services électroniques ont peut-être perdu de vue cette obligation d’identifier au préalable toute personne désireuse de s’abonner aux services de télécommunications.


Selon certaines sources, en mettant sa menace à exécution, quelques deux millions de personnes seront privés de communication. Un énorme manque à gagner pour les opérateurs de téléphonie mobile présents sur le territoire camerounais.


Comme dans l’édition suscitée, Le Messager réitère son interrogation : le gouvernement camerounais représenté dans cette affaire par le ministère des Postes et télécommunications a-t-il les coudées franches ? Ces décisions peuvent-elles être réellement appliquées?



www.lemessager.net