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06 novembre 2006



Progressivement, la Chine impose sa marque économique en Afrique
http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=325850

Le sommet Chine-Afrique de Pékin n’a pas débouché sur des contrats commerciaux spectaculaires, mais a permis aux entreprises chinoises de poser de nouveaux jalons dans un contexte de conquête économique tous azimuts lancée par le pays le plus peuplé de la planète.Les 16 contrats signés hier entre la Chine et dix pays africains, du Cap Vert aux Seychelles, en passant par l’Égypte et le Kenya, pour une valeur totale de 1,9 milliard de dollars, illustrent l’engagement croissant des entreprises chinoises sur le continent noir dans tous les secteurs.Marqués par la volonté évidente de balayer les critiques de « néocolonialisme », selon lesquelles une Chine prédatrice ne s’intéresserait qu’au pétrole et aux minerais africains, les contrats et accords ont fait la part belle aux projets de développement des ressources sur place (usine d’aluminium, mines, cimenterie...) et aux projets d’infrastructures dans les télécommunications ou les transports.Le plus gros contrat concerne un projet de production d’aluminium en Égypte pour une valeur de 938 millions de dollars.Cette offensive en Afrique permet aussi aux entreprises chinoises, encore peu présentes à l’étranger, de se forger une stature internationale en s’implantant dans des pays où la concurrence n’est guère présente, avec le soutien important de son gouvernement.ZTE, l’une des principales sociétés de télécommunication chinoises, a décroché un contrat de 30 millions de dollars pour assurer la sécurité du système informatique du ministère de l’Intérieur du Ghana et a signé un accord de coopération du même montant avec le petit royaume du Lesotho pour développer le réseau de télécommunications.L’autre grande entreprise chinoise du secteur, Huawei, a signé de son côté un mémorandum de coopération pour un projet d’administration électronique au Kenya (42 millions de dollars).
Invité à Pékin, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal, Mansour Cama, dont le pays négocie avec la Chine un projet d’administration électronique et la construction d’une usine d’électricité à base de charbon, insiste cependant sur la nécessité pour l’Afrique de protéger ses propres entreprises.« Il en est des Chinois comme des Français, des Anglais ou des Américains, chacun vient avec son agenda, avec ses objectifs, à nous de savoir ce que nous voulons et comment nous pouvons en tirer partie. Cela peut devenir une menace lorsqu’on laisse le tapis rouge aux entreprises étrangères sans qu’on tienne compte de la nécessité de promouvoir le secteur privé national », a-t-il expliqué.Présent à ses côtés, Serigne Mboupo, importateur exclusif des automobiles Geely au Sénégal, se montre toutefois prudent.« Si aujourd’hui les Chinois viennent à Dakar pour investir, pour créer de l’emploi, pour développer l’économie, c’est bien, mais s’ils viennent dans des secteurs que nous avons déjà, l’économie sera en danger », juge-t-il.