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16 juin 2008

Législation numérique au Sénégal : Tidiane Seck, Directeur de l’ADIE (Agence De l’Informatique de l’Etat)



« La règlementation assure les garde-fous nécessaires aux abus pouvant mettre en danger la liberté individuelle, l’intégrité des mineurs, et la viabilité du commerce électronique ».

La Sentinelle : quelles sont les motivations de la nouvelle réglementation intervenue dans le secteur des TICS au Sénégal. ?

Tidiane SECK : Le nouveau cadre juridique des TIC au Sénégal répond à plusieurs exigences :


D’abord c’est un préalable à une société de l’information inclusive. Cette société nouvelle est à la fois le lieu de toutes les opportunités offertes notamment par l’Internet et de toutes les menaces à cause de l’anonymat lié à l’usage du net.
Ensuite pour des raisons évidentes liées à la protection des plus faibles. La règlementation assure les garde-fous nécessaires aux abus pouvant mettre en danger la liberté individuelle, l’intégrité des mineurs, et la viabilité du commerce électronique.
En outre pour ce qui concerne les transactions, les documents et la signature électroniques, il s’agit d’une véritable révolution car les impacts seront très importants dans le fonctionnement de l’administration et dans les relations commerciales entre les acteurs économiques.
Enfin le nouveau cadre juridique contribuera à l’amélioration de la sécurité juridique de notre environnement des affaires, ce qui aura pour conséquence l’accroissement de l’attractivité du Sénégal pour les investisseurs étrangers.

La Sentinelle : Quelle sera concrètement la forme de collaboration à mettre en place entre la justice et les FAI pour appréhender les « délinquants électroniques » ?


Tidiane SECK : Les FAI doivent s’imprégner du nouveau cadre juridique et prendre les mesures idoines dans les cyber café et les services d’hébergement pour tout simplement être en phase avec les nouvelles lois.
Ainsi, la collaboration avec la justice pourra se faire au plan national et international. C’est pourquoi il est fondamental d’harmoniser les législations afin rendre opérationnelle la traçabilité des actes et transactions électroniques.


La Sentinelle : Apres la règlementation des Tics, quel est le prochain défi de l’ADIE face à l’économie numérique ?


Tidiane SECK : Il y a plusieurs défis à relever. Il faut tout d’abord parachever le déploiement de l’infrastructure TIC à l’échelle nationale pour permettre à la grande majorité des agents du service public d’accéder à l’administration électronique. Ensuite il faut poursuivre l’évolution du site web des démarches administratives pour arriver à la mise en ligne intégrale des formalités administratives les plus utiles aux usagers afin de déplacer la citoyenneté du building aux populations.


AGN
(Source : African Global News, 6 juin 2008)