Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

20 avril 2009

FRANCE : Des parents d’élèves en lutte contre une antenne-relais à Rennes



ENVIRONEMENT - SANTE




"Nous voulons que le principe de précaution s’applique", tempête un collectif de parents, "très inquiet" d’un projet d’implantation d’antenne-relais de téléphonie mobile dans le clocher d’une église de Rennes, à proximité de l’école de leurs enfants.

Le collectif "Saint-Melaine Jean-Zay - Protection enfance et riverains", qui réunit entre 50 et 80 parents d’élèves des écoles maternelle et primaire Jean-Zay, veut empêcher la pose de cette antenne pour laquelle Bouygues Telecom et SFR ont obtenu un permis de construire de la mairie début 2007. Depuis qu’ils ont eu vent du projet à l’été 2008, les membres du collectif ont multiplié les actions : lettres au maire, interpellations en conseil municipal, lâcher de ballons et même lancement d’une pétition qui a recueilli 1.200 signatures.

"Implanter une antenne à moins de 100 m d’une école, c’est une aberration", s’insurge Sophie Poignant, porte-parole des protestataires, se basant notamment sur des études menées par Pierre Le Ruz, co-fondateur du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). Selon le scientifique, interrogé par l’AFP, "tout dépendra de la puissance utilisée par les opérateurs". "Si l’on dépasse 1 ou 2 volts/mètres, c’est nocif pour la santé", assure-t-il, prenant pour exemple des cas de leucémies observés dans une école de Lyon qu’il impute à la proximité d’une antenne-relais.

"L’antenne doit émettre à 41 v/m. Mais à 100 m, le niveau d’exposition moyen dans un bâtiment n’est plus que de 0,71 v/m", assure-t-on chez Bouygues Telecom. A la mairie de Rennes, l’adjoint au maire Yves Préault note que le projet a été modifié par les opérateurs : selon lui, deux des huit faisceaux prévus ont été supprimés, permettant d’"éviter" les deux écoles, ce que M. Le Ruz et le collectif contestent. La mairie se veut pourtant rassurante. "Aucun élément objectif n’a jusqu’à présent démontré un risque lié aux antennes-relais", martèle M. Préault.

Le "vrai débat" se situe plutôt, selon lui, "au niveau du réseau d’antennes qu’il faut renforcer, permettant ainsi de diminuer la puissance d’émission à environ 1 v/m" et de satisfaire les "90% de Rennais équipés de portables et qui réclament une meilleure couverture" en centre-ville. Selon la mairie, les opérateurs paieront à la municipalité 11.000 euros par an pour la location de l’emplacement dans le clocher de l’église Saint-Melaine.

Pour SFR et Bouygues Telecom, la situation de cette tour néoclassique, surmontée d’une impressionnante Vierge à l’enfant et qui surplombe les quartiers cossus de la ville, est en effet idéale. "Cette église permettrait de résoudre notre problème de capacité réseau, sinon il faudra trouver trois ou quatre autres sites pour obtenir la même couverture", souligne Isabelle Simon, porte-parole de SFR. Le collectif et le maire PS de Rennes, Daniel Delaveau, ont prévu de se rencontrer fin mai. Sophie Poignant se veut optimiste : "Je suis sûre que l’on peut permettre à la fois aux gens de communiquer par portable et à nos enfants d’être protégés". A moins que la justice ne s’en mêle...

L’archevêché de Rennes a en effet déposé un recours administratif contre ce projet, selon le curé de Saint-Melaine. "Une église, c’est fait pour louer Dieu et pas pour être le support de diffusion de certains programmes audio ou télévisuels licencieux", explique l’abbé Louis Brindejonc.

Source : telesatellite.com