Ouvrir un espace d'information et de veille stratégique en Afrique sur les télécommunications et les TICs. Promouvoir les échanges entre les acteurs qui s’intéressent à la convergence, le droit, l’économie, la veille concurrentielle, les réseaux, la stratégie des opérateurs et l'intelligence économique en télécommunications et TIC. Echanger et s'informer pour suivre l'évolution des communications électroniques qui sans cesse subissent la vitesse du changement.

12 septembre 2007

Et voilà le Pop qui confirme que l'Etat compte vendre ses parts dans SONATEL

mardi 11 septembre 2007

Ca bouge comme pas possible dans le monde de la téléphonie. Soixante douze heures après que la soudanaise Sudatel a pris la troisième licence mise en jeu par l’Etat du Sénégal, voilà que nos machins captent une grosse, vraiment balèze info. C’est presque ficelé, l’Etat du Sénégal va vendre les actions qu’il détient à la Société nationale des télécommunications (Sonatel). Nos capteurs connectés un peu partout nous soufflent que l’opération est déjà bien avancée puisque les bailleurs de fonds sont déjà bien au parfum de la chose. En tout cas, pour ce qui est de la Banque mondiale, nous savons que le dossier est déjà sur la table des gros calibres de la maison. Et que les travaux sot très avancés. Qu’est ce qui motive ce choix ? Est-ce l’attribution de la nouvelle licence à la société Sudatel ? "Xam" (Nous n’en savons rien). autre question importante : A qui l’Etat du Sénégal va-t-il vendre ses actions ? A France Télécom, comme croient savoir certaines mauvaises langues du reste bien informées ? Wait and see ! En tout cas, nous savons que depuis quelques années, le débat est posé. D’ailleurs l’économiste Moubarak Lo a défendu dans son blog qu’il ne fallait pas privatiser avant d’engager certaines réformes dans le secteur (comme une bonne libéralisation et un renforcement des pouvoirs de l’Artp).
Sonatel (bis)
Retour à nos omelettes ! Faut en effet savoir que l’Etat du Sénégal détient déjà 27,67%. Ce qui ne constitue pas un maigre pourcentage même si Frnce Télécom contrôle 42,33% du capital. Le reste (30%) étant réparti entre les institutions, le grand public, le personnel et les anciens salariés. La Sonatel est présente dans beaucoup de pays de la sous-région comme le Mali, la Guinée-Bissau, pays où la boite a obtenu la troisième licence mobile pour une durée de 10 an renouvelable-, en Guinée ; chez Lansana Conté, la Sonatel s’est emparé de la licence anciennement détenue par Spacetel, pour une durée de quinze ans renouvelable.
Sonatel (ter)
C’est connu : La Sonatel est une maison qui pèse extrêmement lourd, en dépit de la piètre qualité de ses prestations de service (un réseau capable de vous causer les pires migraines). Ses bénéfices pour 2006 sont de l’ordre de 146,6 milliards de F Cfa - une hausse de 26% par rapport à 2005 - pour un chiffre d’affaires de 398 milliards de F Cf, soit une hausse de 42% par rapport à l’année dernière. Le machin créé en 1985, et dirigé par l’inamovible Cheikh Tidiane Mbaye, compte plus de deux millions d’abonnés et bénéficie d’une situation de monopole sur le téléphone fixe. Pour en revenir à ses mauvaises prestations de service, rappelons que récemment, l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) lui a tapé sur les doigts avec une grosse cuillère : une amende de six (6) milliards de F Cfa à verser au Trésor public à cause de perturbations répétées de son réseau de téléphonie mobile.
(Source : Le Populaire, 11 septembre 2007)
Prochainement : un résumé d'une discussion entre Alpha THIAM et le Professeur Moubarack Lo sur l'éventualité de la vente des actions de l'Etat.

11 septembre 2007

Sonatel : L’Etat va vendre ses parts ???


L’Etat du Sénégal va vendre les actions qu’il détient à la Société nationale des télécommunications (Sonatel). Le populaire qui donne l’information en citant des sources dignes de foi ajoute que le dossier est sur la table de la Banque mondiale. L’Etat du Sénégal détient déjà 27,67% du capital de la première société de téléphonie du Sénégal alors que France Télécom en contrôle 42,33%. Ce qui fait de la société française la première entreprise en termes de nombre d’actions. Le reste du capital, 30% précisément, est réparti entre les Institutions, le Grand public, le personnel et les anciens salariés (30%).

Créée en 1985, la société est présente dans beaucoup de pays de la sous-région comme la Guinée Bissau, la Guinée, le Mali etc. Elle a réalisé pour l’année 2006 un bénéfice de l’ordre de 146,6 milliards. Soit une hausse de 26% par rapport à 2005. Le chiffre d’affaire de la Sonatel publié en novembre 2006 est de 398 milliards, (42% de plus par rapport à l’année précédente). La Sonatel compte plus de 2 millions d’abonnés et bénéficient d’une situation de monopole sur le téléphone fixe. Les usagers se plaignent cependant de la défectuosité de son réseau.
Des problèmes techniques qui lui ont d’ailleurs valu une condamnation par l’Agence de régulation des télécommunications (Artp) à payer 3 milliards de francs Cfa au Trésor public. Une sanction qui a été frappée d’appel au niveau de la cour d’appel mais qui a été confirmée par cette juridiction.

(Source : Nettali, 11 septembre 2007)

Sénégal : Attribution de la 3e licence globale à Sudatel


Les 100 milliards de Sudatel pèsent plus lourd que l'offre techniqueCent milliards ! C’est ce que Sudatel a proposé en contrepartie de l’attribution de la deuxième licence globale. Devant une telle manne financière, l’Etat, en mal de trésorerie, n’a pas fait dans le suspense. Devant une telle avalanche de milliards, les exigences techniques ont cédé le plancher. Alors qu’il n’était point attendu au départ et qu’il n’était pas, non plus, donné favori au moment du dépouillement des offres des différentes candidatures, voilà que Sudatel gagne la licence globale de télécommunications. Pour cela, il a fallu à l’opérateur de décaisser 100 milliards de nos francs. Parmi les trois opérateurs qui étaient en lice, Sudatel a été le meilleur disant, Celtel et Bintel ayant respectivement proposé 52 milliards et 75 miliards d’offres financières.

Ayant été floué par le passé, dans l’attribution de la deuxième licence de téléphonie mobile, l’Etat a cette fois-ci, pris les devants en se montrant très regardant sur l’offre financière. D’ailleurs, celle-ci a été le critère de sélection le plus déterminant (60 %), le critère technique n’occupant que 20 %, de même que celui juridique.
En plus de faire la meilleure offre financière, Sudatel se propose de verser, dès que le décret d’attribution sera signé, le montant total dans les caisses du Trésor public. L’Etat sénégalais a préféré cette proposition plutôt que celle de Celtel qui était, pourtant, favorite pour gagner la deuxième licence.

L’opérateur de télécommunications danois ne faisait, non seulement, pas le poids face à son concurrent, mais elle s’engageait à payer de manière fractionnée le montant qu’il a proposé, soit sur cinq années. Or, ayant fait ses calculs, l’Agence de régulation des télécommunications et des postes, s’est rendu compte qu’en acceptant cette proposition, l’Etat pourrait se retrouver perdant. Car, argue-t-on, dans cinq ans, les 52 milliards proposés par Celtel pourraient se retrouver en deçà avec les dépréciations possibles du dollar. En plus de cet avantage sur ses autres concurrents, Sudatel aurait une assise financière internationale imposante. Les différents cabinets commis pour y enquêter auprès de banques étrangères l’ont confirmé. ‘Le travail a été fouillé, on a vraiment pris le temps d’en savoir plus sur l’opérateur’, confie une source digne de foi. A cela s’ajoute, le fait que, d’après le directeur général de l’Artp, Sudatel est côtée en bourse sur la place financière à Dubaï et dans d’autres pays arabes. Du côté de l’Artp, l’on soutient par ailleurs, que dans aucun des pays où il officie dans la sous-région, Sudatel n’a fait une offre financière supérieure à 30 milliards. ‘Donc, c’est une aubaine pour l’Etat Sénégalais’, exulte-t-on au niveau de l’Artp. A côté de ce renflouement des caisses de l’Etat, l’agence régulatrice sénégalaise a obtenu du nouvel opérateur l’engagement de proposer un modèle tarifaire abordable et d’améliorer considérablement l’acquisition des terminaux. A en croire donc Sudatel, les consommateurs sénégalais peuvent envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. En outre, c’est environ 1 500 emplois que le dernier arrivant dans le domaine des télécommunications compte créer au Sénégal.

Soucieuse de booster le secteur des télécomunications grâce à une technologie de pointe, l’Agence de régulation, soutient-on, a été, également, exigeante par rapport à l’offre technique. C’est ainsi que la technologie de troisième génération proposée par Sudatel a été déterminante dans son choix. Ladite technologie prendra en charge aussi bien les besoins actuels que futurs et contribuera à un rapide déploiement du nouveau réseau. Sudatel entend être opérationnel au Sénégal en janvier 2008.
Du côté des responsables de cet opérateur, l’on assure que ‘Sudatel utilise une technologie de pointe en matière de téléphonie mobile’. Celle-ci dite de troisième génération ‘est plus avancée et elle est surtout prisée, depuis quatre ans, dans les pays développés tels que les Etats-Unis et le Japon’, en plus d’être différente du réseau Gsm.

Si Bintel s’est classé dernier alors que son offre financière (75 milliards) est supérieure à celle de sa devancière immédiate, en l’occurrence Celtel, c’est que, confie-t-on, elle n’a pas une expérience avérée en matière de télécommunications. ‘Elle est novice en la matière’, soutient-on. Selon notre source, le malheureux opérateur faisait plus, jusqu’à une période récente dans d’autres activités telles que les infrastructures routières.

Dans l’attribution de la nouvelle licence, le gouvernement du Sénégal a obtenu de la part du nouvel opérateur que ‘15 % des actions soient directement réservées au secteur privé national’. Cette contrepartie dans la transaction est conforme, soutient-on, ‘aux décisions prises par le président de la République lors de la tenue des assises en juillet 2004 sur la libéralisation du secteur des télécommunications où il invitait les nationaux à entrer dans l’actionnariat du nouvel opérateur’.

Sudatel : Fiche signalétique et faits d’armes

L’heureux gagnant de la nouvelle licence globale est l’héritier de l’opérateur historique soudanais. En 2005, il comptait 774 000 abonnés et détenait 62 % des parts de marché sur le réseau de lignes fixes. Son objectif, soutient-on, est d’être un acteur majeur dans les réseaux de fibre optique au niveau de l’Est et du centre de l’Afrique et de trouver des relais de croissance.

Sudani, la filiale mobile de Sudatel opère avec un réseau troisième génération (3G) avec le standard Cdma et vient d’atteindre le seuil des 2 millions de clients.

Compétent dans la fourniture d’accès à Internet, Sudatel sert, à travers ses différentes filiales, 56 % de la demande dans ce domaine au Soudan. Dans ce pays, tous les opérateurs en Tic dépendent de lui pour la fourniture d’infrastructures.

Après la privatisation de Sudatel en 1994, l’Etat Sodanais a peu à peu cédé ses parts, il n’en détient plus que 21 % aujourd’hui. Et parmi les partenaires de Sudatel qui détiennent une part du capital se trouve Etisalat, l’opérateur historique des Emirats Arabes Unis. Sudatel représente 60 % du volume des transactions à la bourse de Khartoum. Il est aussi côté à Bahreïn, à Dubaï et Abu Dabi.

Avant le Sénégal, Sudatel a obtenu une licence en Mauritanie avec une contrepartie financière de 25 milliards de Fcfa.

Deux poids deux mesures

Hier, face à la presse, les autorités de l’Artp ont reconnu sans ambages avoir donné la priorité, dans l’attribution de la deuxième licence globale, à l’offre financière. C’est dire que l’offre technique est, à leurs yeux, moins importante. Pourtant, lorsqu’il s’était agi de choisir le partenaire stratégique pour le terminal à container, l’Etat avait jeté son dévolu sur Dubaï Ports World au détriment du Groupe Bolloré sous prétexte que l’offre technique de ce dernier ne faisait pas le poids.
En cédant le sésame à 100 milliards, il est vrai que l’Etat va bien se sucrer. Mais, que gagneront les consommateurs sénégalais dans cette transaction ? N’avait-on pas opté pour la libéralisation du secteur des télécommunications en vue d’améliorer les produits offerts aux consommateurs ?

Aujourd’hui, avec les désagréments notés régulièrement dans les réseaux, le vœu des Sénégalais est de voir leur quotidien amélioré dans le domaine de la téléphonie. Si Sudatel ne garantit pas cela, cela veut dire que l’on jette, de nouveau, l’argent du contribuable par la fenêtre au profit d’affairistes sans foi ni loi.

A. KANE

07 septembre 2007

Attribution de la deuxième licence globale au Sénégal : L’Artp exigeante sur l’offre technique

C’est ce vendredi que le nouvel opérateur global de télécommunication va être connu. L’agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) qui attribuera la deuxième licence va officiellement déclarer l’heureux gagnant à travers un point de presse qu’elle tient aujourd’hui, à 16 heures à son siège. Les autorités de la structure régulatrice des télécommunications et des postes ne pouvaient terminer, jusque tard hier soir, leur travail de dépouillement du fait de leur souci d’être très regardants sur les offres techniques. "Ce sont les éléments techniques qui font que le travail ne pouvait aller aussi vite que les gens le pensaient", nous renseigne-t-on.
Notre source confirme, par ailleurs, que seuls les opérateurs se sont manifestés et que certains qui étaient pressentis, tel que China Telecom, ont déclaré forfait pour des raisons non élucidées.


Aguibou Kane




Sénégal : Téléphonie mobile dans la vallée du fleuve Sénégal : Quand Matel et Mauritel brouillent le réseau de Sonatel/Orange


(jeudi 6 septembre 2007)



La téléphonie mobile a complètement supplanté les autres moyens de communication (surtout ceux qui établissent entre deux ou plusieurs personnes des liens épistolaires). En raison, notamment, de sa rapidité et de son caractère direct. Mais, il se trouve que les populations de certaines localités de la vallée du fleuve Sénégal éprouvent d’énormes difficultés à faire passer leur communication. C’est le cas, entre autres exemples, de Yaféra et Aroundou où le réseau de la Sonatel/Orange est, quasiment, inexistant, à cause de l’interférence des réseaux de téléphonie mobile malien et mauritanien.


Contrairement à Dakar et dans certaines régions de l’intérieur du Sénégal, les abonnés de la téléphonie mobile de la région de Matam et une partie de celle de Tamba, à la frontière avec le Mali et la Mauritanie, souffrent le martyre. Ils sont quotidiennement confrontés à une interférence des réseaux. Il n’est pas rare de voir afficher sur son téléphone mobile Matel (Mali téléphone mobile) ou Mauritel (Mauritanie téléphone mobile). Brouillant, ainsi, le réseau sénégalais de la Sonatel/Orange. A chaque fois que cette situation se produit, l’abonné est obligé d’éteindre son cellulaire pour le rallumer afin de retrouver son réseau sénégalais de Sonatel. Ce qui fait que les abonnés de cet opérateur de téléphonie mobile sont tout le temps en colère contre les opérateurs de ces pays sus mentionnés. Tandis que d’autres qui posent logiquement le débat, déversent leur bile sur la Sonatel/Orange. Ceux-là s’offusquent du fait que, malgré les moyens et les avancées technologiques dont elle dispose, la Sonatel n’arrive pas à assurer une bonne couverture à ses abonnés dans lesdites localités. Selon une source contactée sur place, presque dans chaque village mauritanien, il y a une antenne permettant d’assurer une bonne couverture du territoire mauritanien et les villages frontaliers du Sénégal. Ce qui n’est pas le cas pour le Sénégal où seuls des villages sont choisis en fonction des critères que seuls les techniciens de la Sonatal/Orange savent. A cet effet, il arrive que plusieurs localités restent non couvertes . Et le cas de Yaféra semble être le plus illustratif. Et pour cause, ce village se trouve entre une antenne située à Golmy et une autre à Ballou. Or, les installations qui sont à Golmy et devant assurer la couverture de la zone de Yaféra, sont perturbées par un obstacle naturel. A savoir « Goura Nguindé », (la colline du ravin dénommé Goura). En tout cas, c’est l’explication qui a été fournie par un technicien installé à Tambacounda .


Alors, l’antenne installée à Ballou est, selon la même source, « orientée vers le Mali. Ce qui fait qu’il y a beaucoup d’abonnés de la Sonatel/Orange de ce pays. Plus précisément des Maliens de Gounthioubé, un village du Mali frontalier du Sénégal jusqu’à Makhana, près de Kayes, sont des abonnés de la Sonatel/Orange ». En fait, précise un interlocuteur à Tamba, « ce sont des agents de marketing de la Sonatel qui sont allés directement installer l’antenne de Ballou sans l’avis des techniciens de Tamba. Ce qui fait qu’ils étaient plutôt animés par un esprit commercial que par un souci technique ». Et les réclamations des populations de Yaféra et d’Aroundou sont restées sans suite. Ainsi, en attendant que cette défaillance technique soit corrigée, elles identifient des points hauts du village pour faire passer leur message téléphonique à partir de leur mobile. Mais, toujours elles ne cessent de râler à chaque fois qu’elles n’arrivent pas à joindre leur correspondant faute de réseau ou à chaque fois qu’il y a une interférence de réseau.


Abdou TIMERA

(Source : L’Actuel, 6 septembre 2007]

06 septembre 2007

Attribution de la 3e licence de téléphonie : Wireless Sénégal décide de saisir le Conseil d’Etat pour non transparence et non respect du Code des marc

(Source : Nettali, 6 septembre 2007)
Le dépouillement de l’appel d’offres pour désigner le troisième opérateur de téléphonie se poursuit. L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) va annoncer ce jeudi, au plus tard demain, le nom du bénéficiaire. En attendant, des zones d’ombre persistent dans l’attribution de cette licence. La société Wireless Sénégal a décidé de saisir le Conseil d’Etat pour dénoncer les magouilles qui entourent ce dossier, selon Sud Fm.

La société Whirless Sénégal a pour sa part décidé de saisir le Conseil d’Etat pour dénoncer l’absence de transparence dans l’attribution de cette licence. Ces accusations remettent au goût du jour les mauvaises passations des marchés publics, une situation qui peut décourager les investisseurs et, à terme, ruiner l’économie nationale, se désole Birahim Seck, économiste, membre du Forum civil. « Une mauvaise passation des marchés publics a des conséquences néfastes sur l’économie nationale. Non seulement cela tend à décourager l’investissement privé, parce que de plus en plus les entrepreneurs au niveau national ont tendance à se méfier des marchés qui sont passés par l’Etat, préférant plutôt travailler avec le secteur privé. Mais, au-delà, une mauvaise passation des marchés publics ou un non encadrement juridique de ces marchés de manière transparente défavorise et rend méfiants les investisseurs internationaux. En plus de cela et de manière générale, une mauvaise passation des marchés publics malmène l’économie nationale, car, dans un secteur comme les Btp, l’Etat met beaucoup d’argent dans ses travaux, alors qu’au bout d’un an ou deux, on voit une dégradation assez poussée de ces ouvrages publics (...) Donc une mauvaise passation des marchés ruine l’économie de manière générale », soutient l’économiste Birahim Seck, membre du Forum civil.


L’Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal (Osiris) ne regrette qu’une chose : le secteur privé sénégalais aurait dû être consulté, les nationaux sont capables de gérer ce secteur. Pour Amadou Top, président de Osiris, les délais qui sont donnés pour une soumission accélérée sont très courts. « Il faut à la vérité dire qu’à Tunis, une annonce avait été faite -qui ne pouvait être considérée évidemment comme un appel d’offres. Mais dans la presse, ces jours-ci, nous voyons qu’on parle de la finalisation du processus et la sélection de l’opérateur dans les jours à venir. Je pense que c’est assez court pour les opérateurs qui auraient bien voulu soumissionner et qui n’étaient pas au courant de la procédure », regrette Amadou Top. Le président d’Osiris d’ajouter à propos de l’implication du secteur privé dans l’octroi des marchés publics : « C’est la lutte que Osiris et beaucoup d’autres acteurs nationaux mènent depuis très longtemps. Déjà, avant la libération et avant même que la Sonatel soit recapitalisée, nous avions demandé que le secteur national sénégalais joue un grand rôle dans ce dispositif d’ouverture du capital de la Sonatel. Cela n’a pas été fait à l’époque dans les conditions où on le souhaitait. Et beaucoup de personnes qui interviennent dans ce secteur-là, le secteur privé dans sa globalité, voient bien que c’est un créneau extrêmement intéressant et on dit qu’il nous faut aujourd’hui également être consultés. Je dois rappeler qu’un de nos compatriotes sénégalais, Yérim Sow pour ne pas le citer, a fait fortune en Côte d’Ivoire dans le domaine des télécommunications. Cela veut dire que c’est tout à fait à la portée des Africains et je ne peux pas comprendre qu’au Sénégal, on ne consulte pas aussi les hommes d’affaires sénégalais, de tous secteurs d’ailleurs ».

Selon les spécialistes, tout le processus a été piégé en amont. Annoncé depuis juillet 2004, la libéralisation du secteur des télécommunications ne sera finalement effective qu’en 2007. Durant cette longue période, les autorités ont tenté d’apporter plus de visibilité à leur politique sectorielle. Une opération visiblement sans grand succès avec les zones d’ombre qui entourent le dossier de la délivrance d’une 3e licence de téléphonie. En effet, la politique sectorielle publiée depuis janvier 2005 devrait être accompagnée de la mise à disposition d’un cahier de charges, en vue du lancement d’un appel d’offres international pour l’attribution d’une licence globale de télécommunications. Ce qui n’avait pas été fait, soulevant l’ire de la société civile et de l’un des opérateurs Gsm qui avait manifesté à l’époque un intérêt à cette licence.

Pourtant, c’est le Directeur général de l’Artp qui avait lui-même annoncé, lors de la seconde phase du Smsi, la date de janvier 2006 pour la publication dudit cahier de charges. Aujourd’hui qu’on attend de connaître le nom de l’opérateur qui a été choisi, après une consultation restreinte, personne ne peut dire le contenu de ce cahier de charges, à part bien sûr les trois sociétés qui ont soumis des offres. Trois offres seulement pour un enjeu de cette taille, il faut reconnaître que c’est peu. Il faut également souligner que ce processus lancé dans la discrétion et dans un délai limité n’était pas pour encourager la participation du secteur privé sénégalais qui, comme de coutume, est tenu à l’écart. Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs de la société civile et du secteur privé doutent, à tort ou à raison, de la transparence de ce processus de libéralisation du secteur des télécommunications.


Exclue des consultations restreintes : Wireless-Sénégal charge l’Artp


Est-ce une attitude de mauvaise perdante ? En tout cas, Wireless Sénégal qui a été exclue des consultations pour l’attribution de la deuxième licence globale ne se fait pas de gêne pour dénoncer ce qu’il appelle un ‘abus de pouvoir’ de la part de l’Artp. Ne comptant pas s’arrêter en si bon (ou mauvais) chemin, les responsables de Wireless qui revendiquent des connexions à Washington, n’excluent pas de sasir le Conseil d’Etat.Les responsables de la société Wireless Sénégal S.a (Ws) n’ont pas fait dans la dentelle, hier, pour dire tout le ‘bien’ qu’ils pensent des autorités de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Ces derniers qualifiés d’ ’oligarchie’ en ont véritablement pris pour leur grade. Et pour cause ! La direction n’a pas digéré d’avoir été mise ‘arbitrairement’ sur la touche dans l’attribution de la deuxième licence globale de télécommunications par l’Artp. Pourtant, l’Administrateur général de Wireless qui faisait face, hier, à la presse soutient que toutes les conditions exigées par l’agence de régulation ont été remplies par sa société.

‘Les conditionnalités requises étaient que l’opérateur soit constitué en société de droit privé, qu’il propose un réseau distinct et indépendant de celui de l’opérateur historique et qu’il n’ait aucun rapport avec les deux déjà existants. Or, Wireless est une société de droit privé et les documents le prouvant existent ; nous avions également proposé, dès le départ, à l’Etat Sénégalais de lancer dans son espace aérien nos satellites pour arroser l’ensemble du territoire en télécommunications totalement indépendantes de la Sonatel, enfin n’avons aucune connexion ni avec Sonatel, ni avec Sentel encore moins avec leurs filiales ou partenaires stratégiques’, a expliqué Cheikh Tidiane Faye. Le courroux de ce dernier est d’autant plus grand que, soutient-il, l’Artp avait déjà reconnu la société dont il a la direction en tant qu’opérateur en télécommunications. Et pour corroborer ses propos, l’administrateur général exhibe les différentes correspondances que sa société a envoyées à la structure régulatrice dans le cadre de l’attribution de la deuxième licence globale. D’ailleurs, dans l’une d’elles, Wireless soutient être capable de satisfaire techniquement aux exigences de l’Artp et propose une offre financière de 30 milliards pour gagner le marché.

En outre, confie Cheikh Faye, sa société a été associée à toutes les activités de l’Artp à son démarrage. C’est ainsi que, dit-il, Wireless a participé à la tenue des concertations sur les télécommunications, demandées par le Président de la République. ‘Nous avons même été cooptés dans le comité de pilotage qui a élaboré le document final de ces journées dont les documents finaux avaient servi de base à la rédaction de la lettre sectorielle sur les télécommunications’, confie le patron de Ws. Qui se désole que l’Artp n’ait plus fait signe de vie jusqu’au moment où sa société apprend que la procédure des consultations restreintes avait été enclenchée. Et c’est ainsi que, en dépit de la violation du code de procédure d’attribution des marchés, Wireless a tenu à faire acte de candidature (il exhibe de nouveau un accusé de réception de l’Artp mentionné dans un cahier de transmission en faisant foi). ‘Mais le 30 Août par extraordinaire, nous recevons un fax de l’Artp pour nous dire que Wireless ne peut participer à cet appel d’offres parce que ce dernier ne concerne que ceux qui ont eu à répondre à une manifestation d’intention que les autorités sénégalaises auraient exprimée au Sommet mondial sur l’information à Tunis’, explique Cheikh Tidiane Faye. Ce dernier soutient que cette explication servie par l’Artp est tirée par les cheveux car, à l’en croire, une manifestation d’intention ne peut, sur le plan juridique, remplacer un appel d’offres.
En tout cas, les responsables de Wireless-Sénégal n’entendent point laisser passer ce qu’ils appellent un abus de pouvoir dont ils sont victimes. Aussi, ont-ils saisi leurs conseils juridiques pour porter l’affaire devant le Conseil d’Etat. Parallèlement, ils comptent en faire part à leur société mère établie aux Etats-Unis qui, soutiennent-ils, va tirer cette affaire au clair avec les autorités sénégalaises.
Reflet : Et si l’Artp avait raison ?
L’Agence de régulation des télécommunications et des postes n’aurait-elle pas finalement raison d’exclure Wireless-Sénégal de la course pour l’obtention de la deuxième licence globale de télécommunications ? Cette question a taraudé l’esprit de nombre de confrères au sortir de la conférence donnée, hier, par le patron de cette boîte. En effet, rien ne montre que celle-ci pourrait satisfaire au cahier de charges encore moins faire le poids devant ses concurrents annoncés. Comment une société n’ayant pas de fax, ni de téléphone fixe et dont le siége peut, à peine, contenir dix personnes, peut-elle prétendre gagner une licence globale de télécommunication ? L’absence de fax avait même amené l’Artp à envoyer sa réponse à la demande de candidature de Wireless- Senegal à une société mitoyenne pour transmission. Mais le plus cocasse, c’est quand le responsable moral de Ws reconnaît sans sourciler que sa société n’avait pas encore fait ses preuves en matière de téléphonie et qu’elle comptait sur l’obtention de cette deuxième pour arroser le Sénégal et développer ses tentacules dans la sous-région.
Par Aguibou KANE